Une Thelazia callipaeda adulte, à la surface de la cornée de Babs, chatte de 13 ans présentée pour… un toilettage médical.

Un ver dans l’œil

Thelazia callipaeda est un petit ver qui se loge dans les culs-de-sac conjonctivaux et l’appareil lacrymal de nombreuses espèces : chiens, chats, renards, loups, lapins… et humains.

Elle est transmise par la mouche drosophile Phortica variegata, que l’on trouve essentiellement dans le Sud-Ouest et à proximité de productions fruitières et notamment de fraises.

Un ver dans l’œil

Thelazia callipaeda est un petit ver qui se loge dans les culs-de-sac conjonctivaux et l’appareil lacrymal de nombreuses espèces : chiens, chats, renards, loups, lapins… et humains.

Elle est transmise par la mouche drosophile Phortica variegata, que l’on trouve essentiellement dans le Sud-Ouest et à proximité de productions fruitières et notamment de fraises.

Une gravité variable
Thelazia callipaeda peut provoquer des conjonctivites, des blépharites et des kératites allant jusqu’à l’ulcère cornéen, mais l’infection peut aussi rester asymptomatique chez certains chiens, et plus encore chez le chat.
Le diagnostic se limite à la mise en évidence du ver dans l’œil… ce qui n’est pas toujours facile !
Une gravité variable
Thelazia callipaeda peut provoquer des conjonctivites, des blépharites et des kératites allant jusqu’à l’ulcère cornéen, mais l’infection peut aussi rester asymptomatique chez certains chiens, et plus encore chez le chat.
Le diagnostic se limite à la mise en évidence du ver dans l’œil… ce qui n’est pas toujours facile !
Un traitement efficace
Le traitement peut être mécanique, (les vers sont retirés de l’œil manuellement), et/ou médical, en comprimés ou en pipettes (spot-on). L’efficacité des médicaments est proche de 100% chez le chien, un peu moins chez le chat. Administrés une fois par mois, ces produits sont également efficaces pour la prévention de la thélaziose.
Un traitement efficace

Le traitement peut être mécanique, (les vers sont retirés de l’œil manuellement), et/ou médical, en comprimés ou en pipettes (spot-on). L’efficacité des médicaments est proche de 100% chez le chien, un peu moins chez le chat. Administrés une fois par mois, ces produits sont également efficaces pour la prévention de la thélaziose.

Quand on nous présente un chien, ou plus rarement un chat, avec un œil irrité, rouge, à demi fermé… Il nous arrive parfois d’avoir la surprise (même si, avec le temps, on est de moins en moins surpris), de voir quelque chose qui s’agite à la surface de la cornée et en y regardant de plus près, il s’agit… d’un petit ver ! Son nom est Thelazia callipaeda, et voici son histoire.

Qui donc est ce ver ?

Thelazia callipaeda, que nous verrons se tortiller à la surface d’un œil un peu partout dans cet article, est un petit ver blanc appartenant à l’Embranchement des Nématodes et à l’Ordre des Spiruridés. L’adulte mâle mesure entre 8 et 13 mm de long, la femelle entre 12 et 18 mm, et ils se logent dans les culs-de-sac conjonctivaux de l’œil (sous la membrane nictitante notamment, photo ci-dessous), et dans l’appareil lacrymal de leur hôte.

Trois femelles adultes de Thelazia callipaeda, tout juste extraites des culs-de-sac conjonctivaux d’une chienne. Le ± quart de pièce de 10 centimes à gauche donne une idée de la (petite) taille des bestioles.

Leur cycle comprend plein de stades larvaires, mais on va simplifier : les Thelazia femelles, cachées donc sous la membrane nictitante (photo ci-contre) ou dans l’appareil lacrymal du chien, du chat, du renard, du lapin… ou de l’humain, pondent des larves qui se retrouvent dans l’œil. (Directement des larves, les œufs ont éclos dans le ventre de la maman !). Lorsque le vecteur (la drosophile mâle, dont on parlera juste après), vient se nourrir dans cet œil, il en aspire les larmes, et du même coup les larves qui barbotent dedans, et poursuivront leur développement à l’intérieur de la mouche : une fois aspirées/avalées, elles arrivent dans l’intestin, en traversent la paroi, atterrissent dans « l’abdomen » de la mouche et de là, migrent jusqu’à ses pièces buccales… d’où elles seront expulsées dans un nouvel œil, à l’occasion du prochain repas de la drosophile. Là, elles n’auront plus qu’à se transformer en Thelazia adultes, se reproduire à leur tour, et le cycle sera bouclé.

Localisation d’une Thelazia callipaeda adulte, sous la membrane nictitante (= troisième paupière, ou corps clignotant) d’un chien. La face interne de la membrane nictitante (ici soulevée et éversée par une pince), est enflammée (conjonctivite folliculaire ; flèche noire). Les flèches blanches pointent les deux extrémités de la thélazie.

Voici maintenant à quoi ressemble Thelazia callipaeda en liberté dans son milieu de prédilection, à savoir la surface d’un œil ! (Ici, l’œil droit de œil de Babs, la minette dont la photo illustre le haut de cet article).

Signalons que si Thelazia callipaeda peut infester toute une variété d’espèces animales, d’’autres se montrent plus spécifiques : par exemple Thelazia gulosa et Thelazia rhodesi pour les bovins, Thelazia lacrymalis pour le Cheval, ou encore Thelazia subgenus pour les oiseaux.

NB : Plus d’informations sur les Thelazia et leurs effets chez le chien et le chat dans une thèse vétérinaire très complète : I. Mérindol, Répartition géographique de la thélazioe oculaire chez le chien et le chat en France…, 2019).

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Aspect microscopique (x 40) de Thelazia callipaeda. A gauche : la « tête » du ver. A droite : le milieu du corps : la cuticule striée, dont on reparlera avec la description des symptômes, est ici bien visible.

Extrémités céphalique (à gauche) et caudale (à droite) d’une Thelazia callipaeda : l’extrémité postérieure incurvée ventralement montre qu’il s’agit d’un ver mâle. Sur ces deux images également, la cuticule striée est bien visible.

Autre image de l’extrémité céphalique d’une Thelazia : cette fois, il s’agit d’une adulte femelle, ainsi qu’en témoigne la présence d’une vulve (flèche), située en avant de la jonction oesophago-intestinale. (Accessoirement, le petit ver était plein de larves, ce qui ne laisse aucune place au doute quant à son genre ! On reparle des larves au paragraphe suivant).

Le vecteur : la drosophile

On vient de le voir, la transmission d’un animal à l’autre est donc assurée par la mouche drosophile Phortica variegata. (Vous savez, celle dont on nous rebattait les oreilles en cours de SVT (ex sciences nat) pour nous expliquer les chromosomes, tout ça). Il s’agit du seul vecteur confirmé en Europe (d’autres ont été identifiés ailleurs dans le monde, notamment en Asie). Les mouches mâles se nourrissent majoritairement dans l’œil, (peut-être parce que leurs besoins en protéines sont plus importants), et elles seules transmettent la maladie. Les femelles, elles, se nourrissent essentiellement de fruits et légumes. En fait, il semblerait que les mâles absorbent toutes ces protéines pour les offrir à la femelle lors de la copulation, sous forme d’un spermatophore protéique. Bon, concrètement, ça ne nous avance pas beaucoup de savoir ça… mais c’est tout de même mignon.

Photo ci-dessus : une mouche drosophile adulte Phortica variegata. Ci-contre à droite  : trois drosophiles se nourrissant de larmes dans un œil humain, en Thaïlande. (Photo H. Bänziger, from Bänziger et al, J Kansas Entomol Soc. 2009, 82: 135-150). Source : Máca, J., Otranto, D. Drosophilidae feeding on animals and the inherent mystery of their parasitism. Parasites Vectors 7, 516 (2014). https://doi.org/10.1186/s13071-014-0516-4

Phortica variegata est active entre avril et octobre… et c’est aussi la période pendant laquelle les larves de Thelazia sont présentes dans les larmes de l’hôte. Passée cette période, les larves cessent de sortir de l’utérus de la femelle : on n’en trouve plus dans l’œil. Au printemps suivant, elles seront à nouveau libérées, en même temps que réapparaissent les drosophiles : parasite et vecteur sont donc parfaitement synchrones.

Nous sommes mi-novembre, il n’y a plus de drosophiles, les Thelazia ne pondent plus : ces photos montrent des Thelazia femelles, dont l’utérus est rempli de centaines larves qui sortiront au printemps, en même temps que réapparaitront les drosophiles. (En fait, non… ces  larves-là ne sortiront jamais ! mais si leur maman ne s’était pas retrouvée sous un microscope, coincée entre lame et lamelle, elles seraient sorties). En haut : deux vues (x 40 et x 100) pour avoir une idée du nombre de larves, en sachant que là, on ne voit qu’un petit bout du ver. Ci-dessus, deux plans plus rapprochés (x 400) qui montrent, à gauche, une larve bien individualisée, avec sa partie céphalique à droite de l’image ; et à droite, un gros enchevêtrement de larves !

Les hôtes : chiens, chats, etc

On trouve Thelazia callipaeda dans les yeux du chien, du chat, du renard, du loup, du lapin… et accessoirement de l’Homme. Cependant, la thélazie semble apprécier particulièrement le chien : on en a dénombré jusqu’à 150 dans les yeux d’un Épagneul breton (en Serbie), et 132 dans ceux d’un loup ! Les chiens de grande taille sont significativement plus souvent infestés que ceux de tailles moyenne et a fortiori petite. Sans surprise, les chiens vivant à l’extérieur, notamment en milieu rural et au contact d’autres animaux, sont également plus souvent infestés.

Photo ci-contre : Thelazia callipaeda dans l’œil de Felibre, épagneule breton de 14 ans. Pour le chat, voir les photos et la vidéo un peu partout dans cet article.

Les chats sont beaucoup moins souvent infestés que les chiens : dans une étude de 2008, sur 117 cas de thélaziose diagnostiqués dans le Sud-Ouest de la France, on dénombrait 2 chats pour 115 chiens. En Suisse, dans une région de forte endémie pour le Chien et le Renard roux, la prévalence était de 0,8 % seulement parmi 2171 chats examinés, mais atteignait 9,2 % chez les chats présentant des symptômes oculaires. Plusieurs explications sont avancées pour rendre compte de la faible prévalence des thélazies chez le Chat : on l’a vu, l’attirance des drosophiles est proportionnelle à la masse corporelle de l’hôte ; le toilettage, plus important chez le Chat que chez le Chien, entraîne une élimination régulière des sécrétions oculaires, donc des parasites. Par ailleurs, lors d’un examen de routine, (par exemple, une consultation vaccinale), la présence de thélazies passera peut-être plus facilement inaperçue chez un chat que chez un chien, le premier se laissant souvent moins bien examiner que le second, conduisant ainsi à une sous-évaluation de la prévalence de l’infestation chez le Chat. Notons qu’en l’absence de traitement, Thelazia callipaeda peut persister un an dans l’œil du Chien et du Lapin, contre un à sept mois dans l’œil du Chat, ce qui laisse penser que les thélazies sont tout de même moins adaptées à cette dernière espèce.

L’aire d’extension

Un parasite du Sud-Ouest… mais pas que !

Thelazia callipaeda a longtemps été appelée le “ver de l’œil oriental”, car on la trouvait essentiellement en Asie.

Depuis sa première description en Italie en 1989, la thélaziose a été diagnostiquée dans la plupart des pays du centre et du sud de l’Europe, dont les conditions d’altitude, de température et d’humidité sont favorables au développement des drosophiles. Dans certaines zones d’endémie, en Espagne ou en Italie, la prévalence du parasite peut atteindre 40 à 60 % des chiens .

En France, les premiers cas autochtones, (4 chiens et 1 chat), ont été diagnostiqués en Dordogne, en 2005. En 2008, une enquête réalisée dans 16 départements du Sud-Ouest, a permis de recenser 117 cas de thélaziose, dont 104 en Dordogne. Les cantons où l’on a trouvé de la thélaziose, étaient aussi ceux où sont cultivées des fraises du Périgord, la prévalence du parasite étant proportionnelle à l’importance de cette activité.

Une autre enquête rétrospective, publiée en 2019 et portant sur 26 départements du Sud-Ouest, jusqu’au Gard et à l’Hérault (carte ci-dessous), a permis de recenser 612 cas, dont 505 dans quatre départements Dordogne (215 cas), Haute-Garonne (102), Landes (96), et Gironde (92). Loin de ces prévalences élevées, 7 cas seulement ont été trouvés dans le Gard, et 2 dans l’Hérault… mais c’est probablement en train de changer ! En effet, ces résultats, comparés à ceux de 2008, montrent une expansion rapide du parasite. Si l’on prend le cas de nos deux cliniques de Villevieille et Calvisson, situées dans l’ouest du Gard, la thélaziose y était diagnostiquée exceptionnellement il y a quelques années, alors qu’on en trouve aujourd’hui de nouveaux cas très régulièrement.

Répartition des cas de thélaziose chez les animaux de compagnie (chiens et chats), décrits par des vétérinaires praticiens du Sud-Ouest entre avril 2015 et avril 2016. Les couleurs correspondent au nombre de cas décrits dans chaque clinique vétérinaire ayant participé à l’étude. Source : I. Mérindol, Répartition géographique de la thélaziose oculaire chez le chien et le chat en France : Enquête réalisée en 2016 auprès de vétérinaires praticiens. Thèse pour le doctorat vétérinaire, 13/06/2019.

Les fraisiers : (presque) une constante.

On n’avait pas toujours remarqué qu’on a des cultures de fraises à côté de chez soi, et c’est en étudiant la thélaziose qu’on s’en aperçoit ! La chatte Babs, propriétaire de l’œil sur lequel se tortille le petit ver, en tête de cet article, vivait dans une maison entourée de cultures de fraisiers. Sur trois chiens infestés par Thelazia, pour lesquels nous avons posé la question à leurs propriétaires, deux vivaient à proximité de serres abritant des cultures de fraises, l’un des deux résidant à 1 km environ du lieu de vie de Babs.

Notons tout de même qu’il n’y a pas de cultures de fraises dans tous les foyers de thélaziose, notamment dans celui des Landes. Il semble que les vignobles, ou d’autres productions fruitières (poires, prunes, pommes, framboises…), puissent alors fournir les ressources alimentaires nécessaires à la drosophile.

Symptômes et diagnostic

Alors déjà, les symptômes ne concernent que l’œil : pas de signes généraux du genre abattement, hyperthermie, etc.

Dans l’œil, donc : là, on trouve du tout, depuis l’absence complète de symptômes, jusqu’à l’ulcère cornéen avec une possible perte de la vision. Entre deux, on observe de simples conjonctivites, des blépharites (= inflammation des paupières), des blépharospasmes (= clignements) liés directement à l’irritation ou à une intolérance à la lumière (photophobie), des kératites, et toutes sortes de sécrétions, de claires à purulentes – a fortiori si des thélazies sont allées se loger dans les canaux lacrymaux et les obstruer ! Ces symptômes sont dus à l’irritation mécanique de la conjonctive et de la cornée par la cuticule striée des thélazies. Leur intensité ne semble pas liée au nombre de parasites qui s’ébattent dans l’œil… même si l’épagneul breton dont on a parlé plus haut, avec ses 150 Thelazia, devait quand même sentir que ça grattouillait un peu !

Chez le chat, l’infestation par Thelazia callipaeda est assez souvent asymptomatique. Les signes cliniques, s’ils sont présents, sont les mêmes que chez le chien. Dans une étude portant sur 17 chats infestés, 6 étaient asymptomatiques, 1 présentait une conjonctivite et des ulcères cornéens, 7 de la conjonctivite seule, et 3 un épiphora modéré.

Différents degrés d’inflammation de l’œil, chez trois chiens infestés par Thelazia callipaeda. Ci-dessus à gauche, la sclère est bien blanche, l’œil n’apparaît pas enflammé. Une thélazie est visible sur la cornée (flèche). A droite : l’inflammation est nettement plus marquée chez Felibre, déjà rencontrée un peu plus haut : la vascularisation de la sclère est très marquée, les conjonctives (notamment le corps clignotant) sont bien rouges. Ci-contre à gauche : très forte inflammation conjonctivale chez un pointer, particulièrement visible sous le corps clignotant, soulevé par la pince à droite de l’image.

Plusieurs thélazies s’agitent au milieu de ce champ de bataille : deux marquées par une flèche blanche, et tout un petit enchevêtrement, sous le corps clignotant, marqué par une flèche jaune.

Concernant le chat, on peut remarquer sur la photo en tête de cet article et sur la vidéo un peu plus haut, que malgré la présence de la Thelazia qui se contorsionnait à sa surface, l’œil n’était pas du tout enflammé.

Pour ce qui est du diagnostic, ce n’est pas compliqué… tout du moins d’un point de vue scientifique : pas besoin d’examens sophistiqués, bilan sanguin, sérologie, PCR… Il s’agit juste de voir le petit ver qui se promène dans, (ou plutôt sur) l’œil. Et là, pour le coup, ça peut être très compliqué, surtout s’il y en a peu, qu’ils se cachent loin sous le corps clignotant, et que le chien – a fortiori le chat – ne se montre pas coopératif. Donc, bien prendre le temps d’examiner l’œil sous toutes ses coutures en cas d’inflammation, et ne pas se priver de sédater si nécessaire.

Une bonne blépharite, une sclère bien vascularisée, un jetage muqueux… et cette petite chose qui s’agite dans l’angle externe de l’œil, est-ce que par hasard, ce ne serait pas…? Gagné, c’est bien une Thelazia !

Traitement et prévention

Traitement

Le traitement est d’abord mécanique : cela va sans dire, mais l’œil sera plus vite soulagé si l’on en retire les vers tout de suite, que si l’on attend quelques jours ou quelques semaines qu’un traitement les tue. Donc, on rince on rince on rince, et il y en a déjà pas mal qui partiront avec l’eau du bain, et on peut aussi les attraper l’un après l’autre avec, par exemple, un coton tige. Tout cela est, évidemment, plus facile sous sédation et/ou avec une anesthésie locale de l’œil.

Photo de gauche : de la chienne ou du petit ver, on ne sait pas qui est le plus inquiet de voir s’approcher le coton-tige ! A droite : « Ciel, ma Thelazia qui s’en va ! » 

Après avoir retiré ce qu’on a pu comme vers, on complète avec le traitement médical : plusieurs molécules sont utilisables, en comprimés ou en pipettes (spot-on). Avec la milbémycine (associée au praziquantel) en comprimés, administrée deux fois à une semaine d’intervalle, on atteint généralement une efficacité proche de 100%, 15 jours à un mois après la première administration. Comme d’habitude, doses et protocoles varient selon les études, donc le traitement à mettre en œuvre dans le cas particulier de votre chien sera à voir avec votre vétérinaire. Même chose pour la moxidectine (associée à l’imidacloprid) en spot-on, avec une efficacité de 95 à 100% quelques jours après l’application. Une deuxième application un mois plus tard peut être recommandée. Certaines molécules, disponibles sous forme de solution injectable, peuvent être appliquées directement dans l’œil, comme un collyre : là, c’est sûr que les thélazies meurent quasiment sur le champ… mais on est complètement hors des recommandations du RCP (Résumé des Caractéristiques du Produit), donc prudence !

Chez le chat, l’association milbémycine oxime-praziquantel en comprimés, administrée à la dose habituelle à J0, puis à J7 s’il restait des parasites, a entraîné une diminution du nombre de vers de 62 % à J7 et 80 % à J14 : 4 chats sur les 15 traités hébergeaient encore des parasites à J14. Une seule application de l’association moxidectine-imidacloprid en spot-on (Advocate®), a fait diminuer le nombre de parasites de 96,3 % à J14 (1 chat sur 15, encore infesté), et de 100 % à J28. Les symptômes ont cependant persisté chez la moitié des chats traités, du fait de la nature chronique de la maladie.

Et naturellement, en même temps qu’on élimine les parasites, on traitera si nécessaire leurs effets sur l’œil (conjonctivite, kératite…), par exemple avec des solutions ou collyres nettoyants, antiseptiques, anti-inflammatoires…

Prévention

On peut d’abord essayer de tenir le vecteur à l’écart, et pour cela, utiliser des produits répulsifs, comme les colliers ou les pipettes qu’on met sur le chien pour éloigner les phlébotomes, responsables de la transmission de la leishmaniose. Selon certaines études, ça n’a pas l ‘air de donner des résultats formidables… mais au pire, ça servira toujours pour les tiques et les phlébotomes.

Pour une prévention directement vis à vis des thélazies, les deux molécules citées plus haut pour le traitement sont efficaces en prévention chez le chien, lorsqu’on les administre une fois par mois : 100% pour la moxidectine en spot-on (associée à l’imidaclopride), 90 à 100% (selon les études) pour  la mylbémycine, seule ou en association. Certains auteurs ont postulé qu’administrés une fois par mois, ces médicaments constitueraient aussi une prévention efficace chez le chat, mais cela demande à être vérifié.