Recherche de la puce électronique chez un chien, à l’aide d’un lecteur… un peu ancien. (La photo est elle-même assez ancienne, mais le chien est expressif !)
En juin 2024, le fichier national I-CAD (pour Identification des Carnivores Domestiques), a publié les données issues de son baromètre annuel de l’Identification. Le nombre d’enregistrements en 2023, (premières identifications et importations), s’établit à 1 678 597, dont 758 439 chiens, 917 590 chats et 2 568 furets dans les foyers français. L’identification, qu’elle se fasse par tatouage ou par puce électronique, est donc un acte important pour nos compagnons à quatre pattes… et leurs propriétaires, et mérite bien un article dans ce site.
Un point à souligner d’emblée : en 2023, 93% des nouvelles identifications l’ont été par puce électronique.
Et pourquoi je l’identifierais, d’abord, mon chien ? (ou mon chat ? ou mon furet ?)
Alors déjà, une première bonne raison : c’est une obligation légale !
Jusqu’en 2012, L’identification était obligatoire pour tout chien, chat ou furet vendu, ou cédé à titre gratuit (et à la charge de la personne cédant l’animal). Ce qui veut dire que déjà cette époque, tous les chiens, chats et furets de France et de Navarre, en dehors de ceux nés à la maison ou trouvés dans la campagne, auraient dû être identifiés par tatouage ou par puce électronique.
Depuis début 2012, la loi n°2011-525 du 17 mai 2011 – art. 28 rend en outre obligatoire l’identification de tout chien âgé de plus de quatre mois, tout chat âgé de plus de sept mois, et tout furet âgé de plus de sept mois né après le 1er novembre 2021. Et ce, indépendamment de toute cession.
Alors bon, d’accord, vous n’allez pas voir le GIGN débarquer chez vous à six heures du matin pour vérifier si Snoopy est bien tatoué ou pucé. Mais il y a quand même des cas où l’obligation est encore plus obligatoire que dans d’autres, si l’on peut dire, ou du moins des cas où l’on risque davantage d’être limité ou embêté si notre animal n’est pas identifié.
L’identification est ainsi indispensable pour la délivrance d’un passeport, parce qu’il faut bien être sûr que tel passeport correspond bien à tel chien, et qu’on ne peut plus se contenter, comme ça se faisait il y a très très très longtemps, d’une vague description du genre que le chien a une oreille blanche et qu’il lui manque une dent en haut à droite. Le passeport est indispensable pour tout passage de frontière.
L’identification est aussi indispensable pour pouvoir vacciner son compagnon contre la rage. Parce que là, c’est la santé humaine qui est en jeu, donc le législateur ne rigole plus. Et de même que pour le passeport, on a besoin de savoir que tel certificat de vaccination correspond bien à tel chien… sachant que de toute façon, le certificat de vaccination antirabique se rédige maintenant sur une page du passeport.
Autre cas où l’identification est obligatoire : pour les chiens visés par la loi sur les chiens dangereux, notamment les chiens dits « de catégorie ». (Voir sur ce site, notre page consacrée à ce sujet).
Et puis, qui dit obligation légale dit aussi sanction, donc même si l’intervention du GIGN est peu probable, le fait de détenir un chien ou un chat non identifié est une infraction punie d’une amende de 4e classe : 750 €, quand même.
Voilà, ça, c’était pour le côté légal. Mais j’en vois quelques-uns qui n’ont quand même pas l’air complètement convaincus, genre « Mon chat, il attrapera pas la rage à Nîmes, ce n’est pas un pit-bull, et personne ne viendra le contrôler quand il fait sa sieste sous la haie derrière la maison ». D’accord, mais il y a quand même d’autres très bonnes raisons de faire identifier son animal. La première et la plus évidente étant de le retrouver s’il se perd, ou s’il est accidenté sur le bord de la route : vous serez alors prévenus dès l’arrivée de votre compagnon, blessé ou pas, chez un vétérinaire ou dans un refuge (vidéo ci-dessous).
La connexion au fichier national d’identification des carnivores domestiques (i-cad) permet de retrouver en quelques minutes les coordonnées du propriétaire d’un animal tatoué ou porteur d’une puce électronique, quelle que soit sa provenance géographique… sur le territoire national. (Il n’existe malheureusement pas encore de fichier européen). Evidemment, si en plus l’animal perdu est rapporté dans la clinique où il a été identifié, ou celle où il est régulièrement suivi, la recherche sera encore plus rapide, en passant par le fichier informatique de la clinique.
Nous connaissons plusieurs cas de chats ou de chiens retrouvés parfois des années après leur disparition, et à des centaines de kilomètres de chez eux, grâce à l’identification. Sans cette dernière, les animaux n’auraient jamais été retrouvés, et leurs propriétaires auraient passé des années à se demander ce que leur chat ou leur chien avait bien pu devenir, s’il était encore vivant… sans jamais obtenir de réponse (voir les photos ci-dessous pour deux expériences personnelles, et suivre ce lien pour un autre exemple).
Par ailleurs, mais on en reparlera plus loin, beaucoup de chats étant des rôdeurs qui fréquentent plusieurs maisons, un tatouage bien visible dans l’oreille indiquera à une personne qui voit arriver un chat chez elle, que l’animal appartient déjà à quelqu’un, qu’il est probablement stérilisé (cela évite d’opérer une deuxième fois, pour rien, une chatte déjà stérilisée), et qu’il serait bien de retrouver ses propriétaires, plutôt que d’inciter l’animal à s’installer à la maison… ou de l’envoyer directement à la fourrière !
Voici Boule, trois ans sur ces photos, disparue à Lyon à l’âge d’un an et demi, alors qu’elle y accompagnait sa maîtresse. Un an et demi plus tard, Boule a été retrouvée, grâce à son tatouage dans l’oreille (photo de droite), parmi des chats errant autour d’un hôpital lyonnais. La voici de retour à Calvisson, pour la plus grande joie de sa maîtresse qui la croyait perdue à tout jamais !
Autre belle histoire : Luna s’est enfuie des bras de sa propriétaire sur le parking d’une clinique vétérinaire, dans le quartier de Près d’Arènes, pour ceux qui connaissent Montpellier. Quatre mois et demi plus tard, elle a été retrouvée grâce à son tatouage du côté de Lattes, (toujours pour ceux qui connaissent le coin), donc après avoir traversé l’autoroute (!), par une famille qui l’a nourrie pendant une semaine avant de pouvoir l’approcher. Sur la photo, Luna un peu fatiguée, mais tout de même capable de galoper dans la salle de consultation, une heure après avoir été récupérée par sa maîtresse.
Deuxième bonne raison de faire identifier son animal : si un chien ou un chat perdu est amené à la fourrière, conformément aux articles L. 211-25 et L. 211-26 du Code Rural, il sera conservé huit jours ouvrés et francs, pendant lesquels son propriétaire sera recherché, si le chat est identifié par tatouage, puce électronique, ou par un simple collier avec médaille. À l’issue de ce délai, l’animal est considéré comme abandonné et devient la propriété du gestionnaire de la fourrière, qui peut en disposer : conservation dans le refuge dans la limite des capacités d’accueil, placement par l’intérmédiaire d’une société de protection animale… ou malheureusement, euthanasie.
Notons que si le chat n’est ni tatoué ni identifié par puce électronique, il ne pourra sortir de la fourrière et être remis à son propriétaire qu’après avoir été identifié conformément à l’article L. 214-5, les frais de l’identification étant alors à la charge du propriétaire.
Et une troisième bonne raison, à laquelle on ne pense pas toujours : la possibilité, en cas de litige, de prouver que votre chien… est bien votre chien ! Animal volé que vous retrouvez dans le jardin du voleur, ou bien chat qui fréquente une autre maison où l’on a fini par se l’approprier… Sans oublier les divorces ! il n’y a pas que les enfants dont on se dispute la garde, et celle ou celui dont le nom figure sur la carte d’identification, partira avec le chat. Attention donc à cela (aussi) avant de divorcer… ou de se marier !
Dans le même ordre d’idée, il est très mignon d’enregistrer l’identification de l’adorable chaton ou du joli petit chiot au nom de sa petite maîtresse âgée de six ans, mais il faut bien penser qu’en cas de litige quel qu’il soit, ce sont les coordonnées portées sur la carte d’identification qui auront force de loi : mieux vaut donc enregistrer l’animal au nom d’une personne adulte, et responsable de l’animal.
Bon, alors, tatouage ?
1 – Comment ça se passe, un tatouage ?
Première question basique pour celles et ceux dont c’est le premier animal : qu’est-ce qu’on tatoue ? Alors un papillon ou le signe astrologique de Snoopy, ce serait mignon, mais on tatouera plus prosaïquement des chiffres et des lettres, une immatriculation, en fait. Actuellement, (car ça a varié au cours du temps), pour le chat et le furet, ce sont trois chiffres suivis de trois lettres, et pour le chien, la même chose, mais précédé du chiffre « 2 ».
Deuxième question : où est-ce qu’on tatoue ? « Le numéro de tatouage est composé de lettres et de chiffres apposés, par ordre de priorité, sur la face interne de l’oreille droite, de l’oreille gauche, de la cuisse droite ou de la cuisse gauche », précise l’Arrêté du 9 novembre 2023 relatif à l’identification des chiens, chats et furets. Donc, oreille droite/oreille gauche, cuisse droite/cuisse gauche… quatre possibilités. Les tatouages à la cuisse se pratiquaient il y a pas mal d’années, à la demande de propriétaires qui pensaient que leur beau berger allemand allait se trouver défiguré par un tatouage dans l’une de ses oreilles bien droites. Mais outre le fait que l’encre prenait mal et que les caractères étaient souvent tordus, vu la finesse et l’élasticité de la peau à cet endroit, il faut bien reconnaître que basculer sur le dos un bouvier bernois de 50 kg qu’on vient de trouver pataugeant dans la boue au bord de la route, et lui écarter les poils de la face interne des deux cuisses pour voir si des fois il n’y aurait pas un tatouage caché dessous… n’est pas chose facile. Donc aujourd’hui, conformément à l’arrêté pré-cité, le tatouage se fait prioritairement dans le pavillon de l’oreille droite, même si les autres localisations restent toujours possibles.
Troisième question : comment est-ce qu’on tatoue ? Le plus souvent, à l’aide d’un dermographe, comme pour les humains. Ce type de tatouage se fait sous anesthésie, et seuls les vétérinaires sont habilités pour le pratiquer. Le tatouage peut aussi être réalisé à l’aide « d’une pince dont l’un des mors porte le numéro composé de lettres et de chiffres dessinés par des aiguilles », pour reprendre la description de l’arrêté du 09/11/2023. Ce tatouage n’est autorisé que chez les chiens de moins de quatre mois. Outre son côté un peu barbare, (on écrase quand même de toutes ses forces le pavillon de l’oreille du chiot entre les deux mors d’une pince, pour y enfoncer une cinquantaine de pointes ! qui ressortent généralement de l’autre côté, d’ailleurs – et tout cela, évidemment, sans anesthésie), le tatouage obtenu n’est généralement pas terrible, et s’efface assez vite dans la plupart des cas. Heureusement, ce genre de tatouage n’est quasiment plus pratiqué aujourd’hui.
Tatouage au dermographe, dans l’oreille droite d’un chat sous anesthésie générale.
Une anesthésie générale étant nécessaire pour le tatouage au dermographe, autant prévoir celui-ci en même temps qu’une autre intervention de convenance qui nécessite également une anesthésie : castration chez le mâle, ovariectomie chez la femelle, petite chirurgie cutanée… Le législateur a d’ailleurs visiblement tenu compte de cette possibilité en rendant l’identification des chats obligatoire à partir de sept mois, sachant que la plupart des matous et des minettes sont stérilisés, et que l’intervention se déroule classiquement vers l’âge de six mois. Quant à tatouer à l’occasion d’une intervention plus importante, cela se discute au cas par cas.
Bon, alors maintenant, me direz-vous, pourquoi tatouerais-je mon chat, plutôt que de lui mettre une puce électronique ? Quelques éléments de réponse ci-dessous.
2 – Les avantages du tatouage par rapport à la puce
Alors, le gros, l’énorme avantage du tatouage par rapport à la puce, c’est sa lisibilité immédiate. On en a parlé plus haut, beaucoup de chats adorent vagabonder de maison en maison. Quelqu’un qui voit un chat arriver chez lui et miauler lamentablement pour qu’on lui donne à manger risque d’être tenté, et c’est louable, de l’adopter ou d’essayer de le placer, en pensant qu’il est perdu.
Si un beau tatouage est nettement visible dans l’oreille du chat (photo ci-contre), on saura d’emblée qu’il appartient à quelqu’un. On pourra alors le restituer à ses maîtres s’il était réellement perdu, ou bien le laisser continuer à vaquer s’il habite deux maisons plus loin. Exemple un peu plus dramatique : si quelqu’un trouve un chat décédé en bordure de route et lui voit un beau tatouage dans l’oreille, il y a des chances qu’il se dise : ce chat appartient à quelqu’un, je vais relever le numéro et on pourra au moins prévenir ses propriétaires. Alors qu’il est moins probable qu’en l’absence de tatouage, la personne apporte la dépouille du chat chez un vétérinaire pour voir si des fois, il ne serait pas pucé. Concernant les chiens trouvés errant, il semble que le réflexe de les amener chez un vétérinaire ou dans un refuge pour voir s’ils n’auraient pas une puce, soit plus naturel que pour un chat, mais un tatouage bien visible reste tout de même intéressant.
Il est certain que si l’on croise ce chat, (ici sous anesthésie, pour sa castration et son tatouage), on saura tout de suite qu’il appartient à quelqu’un ! (NB : une lettre et un chiffre du tatouage ont été masqués par discrétion).
Autre avantage du tatouage : son prix. Il est le plus souvent inférieur à celui de la pose d’une puce électronique, surtout si, en plus, on tatoue à l’occasion d’une autre intervention pour laquelle l’animal est déjà anesthésié. (Cliquez ici pour voir nos tarifs).
3 – Et ses inconvénients
Le principal inconvénient du tatouage, par rapport à la puce électronique, est sans doute qu’il peut parfois s’effacer au fil des années, surtout en cas d’otites à répétition ou de traumas (accidents, othématomes = hématomes du pavillon, etc). Et un tatouage à moitié effacé tout au fond de l’oreille d’un chat qui ne se laisse pas faire… n’est pas toujours facile à déchiffrer ! Si vous vous trouvez dans cette situation, n’hésitez pas à montrer le chat égaré à votre vétérinaire, qui est habitué à la fois au déchiffrage des tatouages et à la contention des chats, tout en sachant que même comme ça, des fois… on n’y arrive pas.
Photo de gauche : aspect du tatouage dans l’oreille d’un épagneul, dix ans après sa réalisation : les chiffres et les lettres sont parfaitement lisibles. (NB : là aussi, une lettre et un chiffre ont été masqués). A droite : quand on voit l’aspect du pavillon chez cet autre épagneul atteint d’otites érythémato-cérumineuses à répétition, (à comparer avec la peau bien lisse et bien rose sur la photo de gauche), on comprend que s’il y a un tatouage au milieu de tout ça, il ne restera pas lisible bien longtemps !
Deuxième inconvénient, concernant les animaux qui voyagent : depuis le 3 juillet 2011, les animaux de compagnie (chats, chiens, furets) qui voyagent dans l’Union européenne doivent être munis d’une puce électronique : le tatouage n’est plus suffisant, s’il a été réalisé après le 3/07/2011. Les animaux identifiés par tatouage avant cette date peuvent continuer à voyager dès lors que le tatouage reste facile à lire, sauf en Irlande, à Malte et au Royaume-Uni où la puce électronique est exigée. Il est d’ailleurs probable qu’un jour ou l’autre, seule la puce électronique sera reconnue comme mode d’identification, mais pour l’instant, la limitation ne concerne donc que les passages de frontière.
Et troisième inconvénient : une anesthésie est nécessaire pour le tatouage, du moins pour le tatouage au dermographe. Mais cet inconvénient n’en est presque pas un, notamment chez les chats, puisqu’on l’a vu, l’immense majorité de nos petits félins est stérilisée et que le tatouage peut facilement se faire le jour de la stérilisation, en profitant de l’anesthésie.
Ou puce électronique ?
La puce électronique présente, par rapport au tatouage, un certain nombre d’avantages et d’inconvénients. Elle semble en tout cas avoir définitivement gagné la partie face à son concurrent puisque, comme on l’a vu au début de cet article, 93% des nouvelles identifications en 2023, l’ont été par puce électronique. Cela mérite bien quelques explications.
1 – Comment ça se passe ?
La puce électronique (les textes officiels parlent d’un « insert à enrobage biocompatible contenant un transpondeur »), se présente sous la forme d’un petit cylindre de la taille d’un grain de riz, (environ 3 à 4 mm de long sur 1 mm de diamètre), qui s’implante sous la peau du chat, du chien ou du furet, à l’aide d’un injecteur en forme de seringue muni d’une grosse aiguille (photos ci-dessous). Bien que de gros diamètre, l’aiguille est remarquablement affutée, et la pose est donc peu, voire pas douloureuse ; en tout cas, pas plus et même plutôt moins que n’importe quel piercing ! Chez le chien, sauf cas très particuliers, la mise en place de l’insert se fait donc sans problème sur l’animal vigile. C’est souvent le cas aussi chez le chat, mais une sédation est parfois nécessaire chez les petits félins les plus réactifs. Chez le furet, on a généralement recours à une anesthésie « flash », par exemple une anesthésie gazeuse au masque. Comme nous l’avons vu précédemment pour le tatouage, l’implantation du transpondeur est bien sûr facilitée si elle se fait en profitant d’une anesthésie, à l’occasion, par exemple d’une castration ou d’une ovariectomie, chez le chat. Selon l’arrêté du 09/11/2023 déjà cité, l’insert contenant le transpondeur est mis en place « par voie sous-cutanée au niveau de la gouttière jugulaire gauche », donc au milieu de l’encolure gauche. Signalons que dans d’autres pays, la puce peut être implantée entre les omoplates, ou à droite de l’encolure.
Pour avoir une idée de l’aspect de l’injecteur et de l’insert : en sachant qu’il s’agit de photos anciennes, et que les inserts actuels sont deux à trois fois plus petits. On voit que l’aiguille de l’injecteur est d’assez gros diamètre, mais très affutée : elle perce sans problème la peau d’un chat, sans provoquer plus de réaction que, par exemple, une injection de vaccin.
Ci-dessus et ci-contre : implantation d’une puce électronique dans la gouttière jugulaire gauche d’une jeune chatte, déjà anesthésiée pour une stérilisation.
NB : nous n’avons pas de vidéo montrant la pose d’une puce électronique chez le furet, mais si vous allez voir l’article de notre site consacré à la maladie surrénalienne dans cette espèce, vous y verrez une vidéo montrant la mise en place d’un implant de desloréline : la manipulation est à peu près la même, sauf que l’injection ne se fait pas exactement au même endroit.
La puce électronique est détectée par toute personne habilitée (vétérinaire, pompier, gendarme, membre d’un refuge…), à l’aide d’un lecteur que l’on promène sur l’encolure de l’animal (photo en tête d’article) : dans la gouttière jugulaire gauche en priorité, mais aussi entre les omoplates et à droite de l’encolure, d’abord parce que comme indiqué plus haut, on n’implante pas la puce au même endroit dans tous les pays… et aussi parce qu’un insert peut parfois décider de partir en balade sous la peau, même si en général, il ne se déplace pas très loin. Lorsque le lecteur détecte un transpondeur, il émet une sorte de bip, et le numéro du transpondeur s’affiche sur son écran.
Pour information, il s’agit d’un numéro à quinze chiffres :
– les trois premiers correspondent au pays (250 pour la France),
– les deux suivants à l’espèce animale (26 pour chiens-chats-furets),
– les deux suivants au laboratoire qui a fabriqué le transpondeur,
– et les huit derniers à l’identification du chien, en tant que telle.
Lecture de la puce électronique chez un jeune Border collie : on approche le lecteur, on appuie sur le bouton, et le numéro s’affiche (NB : comme pour les tatouages, les trois derniers chiffres ont été masqués).
2 – Les avantages de la puce par rapport au tatouage
Les avantages de la puce électronique sont les inconvénients du tatouage, et réciproquement.
D’abord, la facilité d’implantation : contrairement au tatouage, pas besoin d’anesthésie : l’implantation se fait au cours d’une consultation, par exemple en même temps que l’un des premiers vaccins, et l’animal repart avec ses propriétaires. Au pire, une simple sédation peut être nécessaire chez certains chats.
Autre avantage, la facilité de lecture : on l’a vu un peu plus haut, un tatouage peut s’effacer, certains chiens ou chats n’ont pas forcément envie qu’on leur tripote l’oreille… Avec la puce, pas besoin de s’échiner à frotter le pavillon de l’oreille, à l’éclairer sous tous les angles, pour arriver à identifier difficilement quatre caractères sur six et essayer ensuite toutes les combinaisons possibles dans le fichier central… il suffit de passer le lecteur à proximité pour que le numéro s’affiche. Par ailleurs, un numéro de puce est infalsifiable, ou alors il faut arriver à retirer l’insert, ce qui n’est tout de même pas facile !
Enfin, pour les animaux identifiés depuis juillet 2011, la puce électronique est le seul moyen d’identification reconnu pour passer une frontière, et le fichier est mondial… au moins en théorie.
3 – Et ses inconvénients
Le gros inconvénient de la puce, c’est, encore une fois, le contraire du gros avantage du tatouage : contrairement à ce dernier, elle n’est pas directement visible, et tout le monde ne sait pas (encore) qu’il existe des puces électroniques. Ou bien, même si l’on sait que ça existe, tout le monde n’aura pas forcément le réflexe, ni le temps, ni l’envie… d’attraper le chat qui tourne depuis une semaine autour de sa maison pour l’amener chez un vétérinaire, dans le but de voir si, des fois, il n’aurait pas une puce électronique.
Alors que peut-on faire pour remédier à cela ? Attendre que tout le monde soit informé de l’existence des puces électroniques, mais ça risque de prendre un certain temps, même si, pour les chiens perdus, le réflexe commence à venir. La plupart des fabricants de puces électroniques fournissent une médaille à accrocher au collier de l’animal. Certaines disent explicitement : « Je suis identifié avec une puce électronique », d’autres sont porteuses d’un QR-code à relier avec la puce… L’inconvénient étant qu’une médaille peut se perdre et que tout le monde, (notamment les chats), ne porte pas de collier. Autre possibilité : si le transpondeur est posé pendant une anesthésie, (par exemple lors de la castration chez un chat), on peut en profiter pour tatouer dans l’oreille une lettre qui signalera que l’animal a une puce électronique (par exemple un P). Tout le monde ne comprendra pas forcément le message, et ça ne marche que si l’animal est anesthésié, mais ça peut être un moyen.
Il est parfois fait état, à propos de la puce électronique, du risque de fibrosarcome : il s’agit de tumeurs affectant le tissu sous-cutané des chats, également appelées sarcomes des sites d’injection car ces tumeurs ont parfois été trouvées associées à des sites d’injections de vaccins, d’antibiotiques ou d’anti-inflammatoires à effet prolongé, mais aussi à une blessure, une morsure, un plomb de carabine à air comprimé, un fil de suture… bref, toutes sortes de facteurs provoquant une réaction inflammatoire du tissu sous-cutané, alors pourquoi pas un transpondeur ? Lors de la rédaction de cet article (en 2024), seulement deux publications scientifiques dans le monde faisaient état chacune d’un cas de fibrosarcome associé à la présence d’un transpondeur : dans la première, parue en 2008, l’auteur insistait sur le fait qu’il s’agissait du premier cas jamais décrit, alors que près de 5 millions de chats avaient déjà reçu une puce électronique, de la même marque uniquement. Un deuxième cas a été publié en 2011. Même si l’on peut penser que tous les fibrosarcomes associés à la présence d’un insert n’ont sans doute pas fait l’objet d’un signalement, leur nombre reste de toute façon sans comparaison avec les dizaines (centaines ?) de millions de chats qui ont déjà été pucés dans le monde. Concernant les fibrosarcomes associés à des injections chez le chat, on sait qu’il faut absolument éviter les injections dans la région interscapulaire (entre les omoplates), riche en tissu conjonctif et en adipocytes, qui favorisent le développement des fibrosarcomes. L’implantation du transpondeur dans la gouttière jugulaire gauche répond à cet impératif.
Le prix, on en a parlé : à voir auprès de votre vétérinaire, mais le tarif pour la pose d’une puce est généralement supérieur à celui d’un tatouage, a fortiori si l’animal est déjà anesthésié pour une autre intervention.
Attention ! contrairement à ce que certains peuvent penser, la puce électronique n’est pas un système de géolocalisation, sorte de balise Argos qui va vous donner par satellite les coordonnées GPS de votre chat, parti en vadrouille depuis une semaine. De tels dispositifs existent, mais ils demandent un matériel spécifique (et un abonnement), alors que la puce électronique n’a pas d’autre ambition que d’indiquer le numéro d’identification de votre chat quand on passe un lecteur à côté. Ni plus, ni moins.
Et la médaille ?
Bon, là, on va être bref, et on va enfoncer des portes ouvertes.
Un collier avec une jolie médaille, qui porte le nom de Snoopy ou de Duchesse, ainsi que le nom, et/ou l’adresse, et/ou le téléphone de leurs propriétaires, avec en plus un petit cœur ou quelque chose dans le genre… C’est bien, c’est mieux que rien, ça permettra de vous prévenir si jamais ils se perdent et sont recueillis par une âme charitable ou arrivent dans un refuge. Deux problèmes tout de même :
- Un collier ou une médaille, ça s’enlève, ça s’arrache, ça se perd. Encore plus en cas de vol. Sans compter que beaucoup de chats n’en portent pas, par crainte, justifiée ou non, « qu’il s’accroche quelque part ».
- Par rapport à l’obligation légale d’identifier son animal, le collier et la médaille, ça ne compte pas.
Donc, une médaille avec un ou deux numéros de téléphone où vous êtes sûr(e) d’être joignable, c’est bien : si Snoopy s’échappe et que quelqu’un le retrouve à trois kilomètres de là, tout piteux et affamé, pas besoin de lecteur de puce ni de contacter le fichier I-CAD, vous serez prévenu(e) tout de suite, et peut-être même que la personne vous ramènera Snoopy directement à la maison ! Mais ça, c’est EN PLUS de la puce ou du tatouage, et pas à la place.
Et si vous mettez une médaille avec votre adresse ou votre numéro de téléphone… pensez à la changer le jour où vous déménagerez ou changerez d’opérateur !
Important : Actualisez vos données !
On a gardé le plus important pour la fin, avec une situation vécue… on ne compte plus combien de dizaines ou de centaines de fois : on nous apporte un chien ou un chat trouvé au bord de la route, il a un superbe tatouage bien lisible dans l’oreille droite, ou une puce électronique détectée en deux secondes, on se dit : Super, dans cinq minutes on sait à qui il est, et ce soir, il sera rentré à la maison ! Et puis après consultation du fichier central, il s’avère que l’adresse indiquée se trouve à 500 ou 1000 km, voire bien davantage, (on nous en a ainsi apporté un « domicilié » à la Réunion), évidemment plus personne ne répond au téléphone… et à cause de cette négligence, le pauvre toutou ou le pauvre matou va partir à la fourrière, sans espoir ou presque de revoir un jour ses maîtres.
Donc SURTOUT, SURTOUT… En cas de déménagement ou simplement de changement de numéro de téléphone, bien penser actualiser vos données ! C’est sans doute l’information la plus importante à retenir de la lecture de cette page.
Alors vraiment, très important : VÉRIFIEZ LA CARTE D’IDENTIFICATION DE VOTRE COMPAGNON, ET FAITES LES MISES À JOUR SANS ATTENDRE !!
La démarche peut se faire en ligne auprès d’I-CAD, sinon, si vous avez besoin d’aide, demandez conseil à votre vétérinaire préféré.
Adresses utiles
- L’identification des animaux de compagnie, une obligation légale qui les protège : sur le site agriculture.gouv.fr
- Site de l’I-CAD, pour toutes informations concernant les moyens d’identification, les obligations légales, les démarches en cas de perte, de vol, ou si au contraire, on trouve un animal, etc.