Chez ce berger allemand cryptorchide de six ans et demi, le testicule droit n’était visiblement pas à sa place ! On le voit ici lors de son éxérèse chirurgicale : le testicule ectopique (non descendu), se trouvait en position inguinale, sous la peau, à droite du fourreau, une bonne dizaine de centimètres en avant des bourses où il aurait dû être sagement rangé. Le testicule gauche, lui, était resté à l’intérieur du ventre (voir la description du cas, plus loin dans cet article).

Deux, un, zéro !
Un chien cryptorchide n’a aucun de ses deux testicules en place dans les bourses, un chien monorchide n’en a qu’un.
On parle de mono/cryptorchidie si les testicules ne sont pas en place à l’âge de deux mois.
Les testicules non « descendus » peuvent se cacher à l’intérieur de l’abdomen, ou bien sous la peau, en région inguinale.
Deux, un, zéro !
Un chien cryptorchide n’a aucun de ses deux testicules en place dans les bourses, un chien monorchide n’en a qu’un.
On parle de mono/cryptorchidie si les testicules ne sont pas en place à l’âge de deux mois.
Les testicules non « descendus » peuvent se cacher à l’intérieur de l’abdomen, ou bien sous la peau, en région inguinale.
Un risque de cancérisation

Les testicules ectopiques ont un risque élevé de se cancériser : il est donc fortement conseillé de les retirer tant que le chien est jeune et en bonne santé.

Il s’agit d’une intervention bien supportée par le chien, et qui ne présente pas de difficulté majeure, une fois les testicules localisés. S’ils ne sont pas directement visibles sous la peau, nous les recherchons systématiquement par échographie avant l’intervention.

Un risque de cancérisation

Les testicules ectopiques ont un risque élevé de se cancériser : il est donc fortement conseillé de les retirer tant que le chien est jeune et en bonne santé.

Il s’agit d’une intervention bien supportée par le chien, et qui ne présente pas de difficulté majeure, une fois les testicules localisés. S’ils ne sont pas directement visibles sous la peau, nous les recherchons systématiquement par échographie avant l’intervention.

Un caractère familial
Cryptorchidie et monorchidie ont un caractère familial : les chiens atteints, mais aussi leurs parents et leurs frères et sœurs, devraient donc être retirés de la reproduction. Pour un chien de race, vendu avec certificat de naissance et destiné à la reproduction, il s’agit d’un motif d’annulation de vente.
Un caractère familial

Cryptorchidie et monorchidie ont un caractère familial : les chiens atteints, mais aussi leurs parents et leurs frères et sœurs, devraient donc être retirés de la reproduction. Pour un chien de race, vendu avec certificat de naissance et destiné à la reproduction, il s’agit d’un motif d’annulation de vente.

C’est quoi, un chien cryptorchide / monorchide ?

Un chien cryptorchide est un chien « qui n’a pas de testicules », ou plus précisément, dont les testicules ne sont pas en place dans les bourses, ou scrotum (du grec « crypto » qui signifie caché, et « orchid », qui signifie testicule – même étymologie que l’orchidée, à cause de la forme évocatrice de ses racines !)

Un chien monorchide (mono + orchid) n’a qu’un seul testicule en place.

Signalons que le testicule absent pourrait être… réellement absent (!), et non pas seulement caché. On parle alors d’anorchidie, ou d’agénésie testiculaire, mais ce cas de figure est franchement rare. Attention, si vous récupérez un chien adulte sans testicules, dont vous ne connaissez pas l’historique, l’animal peut tout simplement… avoir été castré !

Un peu d’anatomie (mais pas trop)

Chez le fœtus, les testicules se trouvent à l’intérieur du ventre, quelque part en arrière des reins. Au cours de la gestation, ils vont migrer caudalement, sortir de l’abdomen à travers l’anneau inguinal, (une sorte de « trou » qui se trouve de chaque côté du bas du ventre, et relie l’intérieur de l’abdomen à l’extérieur), et se déplacer ensuite sous la peau jusqu’à leur position définitive, à l’intérieur des bourses, où ils arrivent généralement au plus tard cinq jours après la naissance. (Schéma ci-dessous. Source : AskAVetQuestion.com).

Toute une odyssée donc, pour un petit testicule qui peut rester coincé à différents niveaux de ce trajet semé d’embûches : dans le ventre, un peu en arrière des reins, sous l’anneau inguinal, voire à l’intérieur de ce dernier, sous la peau à la sortie de l’anneau inguinal, ou bien à proximité des bourses. Dans ce dernier cas, le testicule est donc arrivé tout près du port, mais ne tient pas en place dans les bourses, et si on essaye de l’y tracter de force, il en ressort obstinément.

L’anomalie peut intéresser les deux testicules : on parle alors de cryptorchidie, les bourses du chien sont vides. Ou bien l’un des deux testicules est en place et l’autre absent, et l’on parle alors de monorchidie (photo ci-dessous à gauche).

Photo de gauche : seul le testicule droit est présent chez ce Westie de un an : le second est sous la peau, à gauche du fourreau. A droite : testicule ectopique à l’intérieur de l’abdomen, chez un Yorkshire terrier cryptorchide, présentant par ailleurs une ascite (liquide dans l’abdomen, tout le fond noir de la photo), due à une anomalie (lymphangiectasie) de l’intestin – autre prédisposition du Yorkshire terrier. L’intérêt de l’ascite, (pas pour ce pauvre petit York qui, au demeurant, a bien répondu au traitement de sa lymphangiectasie, mais pour illustrer le sujet de l’article), est que le fond noir dû à l’ascite fait bien ressortir le testicule non descendu !

Monorchidie ou cryptorchidie, (on parle aussi d’ectopie testiculaire), seraient présentes chez 1,4 % des chiens âgés de plus de six mois, et plus fréquentes chez les chiens de petit format, notamment schnauzer nain, Yorkshire terrier, spitz nain, chihuahua et caniche nain. Boxer, husky et shetland seraient aussi des races prédisposées. En cas de monorchidie, le testicule droit serait deux fois plus souvent absent que le gauche – ce qui n’est pas le cas du Westie photographié ci-dessus à gauche !

Comment on s’en rend compte ?

On s’en rend compte en regardant, et surtout en palpant les bourses, pour voir si les testicules sont bien dedans. Le diagnostic ne pose pas de problème sur un chien adulte à poils courts qui dort sur le dos, pattes écartées ; c’est évidemment beaucoup plus compliqué sur un chiot de deux mois, de race naine, plein de poils, et qui se tortille dans tous les sens ! une palpation prolongée, sur le chiot successivement en position debout puis couchée sur le dos, sera parfois nécessaire (photos ci-dessous).

Sur la photo de gauche, la présence des deux testicules bien en place dans les bourses ne fait aucun doute, sur ce labrador adulte, juste avant… sa castration. Sur la photo de droite, confirmer l’absence du testicule gauche chez ce cavalier king charles monorchide de trois mois, et pesant moins de quatre kilos, demande une palpation beaucoup plus attentive !

Une question délicate est de savoir à partir de quand un chien est considéré comme cryptorchide. On a vu que les testicules étaient normalement en place dans les bourses à l’âge de cinq jours. Mais chez certains chiens, l’arrivée à bon port ne se fera qu’à l’âge de deux ou trois mois, et le chien aura ensuite des testicules tout à fait normaux et en place, pour le reste de sa vie.

D’un point de vue pratique, on parle de cryptorchidie lorsque les testicules ne sont pas en place à huit semaines (ce qui correspond plus ou moins à la première consultation vaccinale). Ils peuvent parfois descendre plus tard, puisqu’une étude a montré qu’un quart des chiens cryptorchides à six semaines avaient leurs testicules en place à six mois (et dès quatorze semaines pour la grande majorité d’entre eux). En revanche, les testicules ne « descendent » plus au delà de six mois. Concrètement, cela signifie que lorsqu’un chiot est trouvé cryptorchide ou monrochide à deux mois, lors du premier vaccin, on peut se donner un peu de temps avant de conclure définitivement. Mais si les testicules ne sont toujours pas en place lors du dernier vaccin de quatre mois, ou au pire lors d’un contrôle à six mois, l’ectopie testiculaire devra être considérée comme définitive.

D’un point de vue purement scientifique, les études chez l’Homme et la souris ont montré qu’une descente tardive des testicules est une forme de cryptorchidisme, plutôt qu’une variation de la normale. Un chien dont les testicules finissent par descendre, mais ne sont pas en place à l’âge de cinq jours, devrait donc être considéré comme présentant une forme bénigne de cryptorchidie.

Et s’il n’y avait pas de testicules dans les bourses… parce que le chien a été castré ?

Le cas ne se présente pas souvent, mais la question peut se poser lorsque l’on recueille un chien adulte sans testicules. Dans le doute, un examen échographique de l’abdomen et de la région inguinale (voir plus loin), et éventuellement des dosages hormonaux réalisés sur une prise de sang, répondront habituellement à la question.

A quoi est-ce dû ?

La descente des testicules dans le scrotum est soumise à des facteurs génétiques, et hormonaux (testostérone et insuline-like 3 factor). La nature précise de l’anomalie génétique (un ou plusieurs gènes impliqués ?) est encore inconnue, mais le caractère familial de l’ectopie testiculaire ne fait aucun doute.

Cryptorchidie et monorchidie peuvent se présenter comme une anomalie isolée, ou associée à d’autres malformations de l’appareil reproducteur (hypospadias, par exemple).

Et c’est grave, docteur ?

Oui, pour plusieurs raisons.

Des raisons règlementaires, ou de convenance

D’abord, pas d’affolement inutile : le chiot ne va pas mourir dans le mois qui suit parce qu’il n’a pas ses testicules en place : si des problèmes de santé surviennent, ce sera beaucoup plus tard (voir plus loin). En revanche, ce défaut est tout de même gênant, surtout si vous venez d’acheter (cher) un beau chiot de race avec certificat de naissance, en vue de le présenter dans des expositions, et de le faire reproduire. Parce que s’il est cryptorchide ou monorchide, fini tout ça !

– Etant donné le caractère familial de l’anomalie (voir plus haut), un chien monorchide ou cryptorchide ne pourra pas être confirmé, ne pourra pas avoir son pedigrée, et ne pourra donc ni se reproduire (du moins officiellement), avec une chienne de race, ni être présenté en expositions. Un chien vendu « avec papiers » étant logiquement destiné à la confirmation et à la reproduction, cette anomalie est une cause d’annulation de vente. On peut pour cela utiliser l’action en garantie des vices rédhibitoires du Code rural, mais le délai pour engager une telle action est de 30 jours après la vente… sachant que l’ectopie testiculaire est un vice rédhibitoire pour les animaux âgés de plus de… six mois ! (Pour un chiot classiquement acheté à deux mois, le délai d’un mois est donc largement dépassé lorsque l’anomalie est officiellement reconnue). On peut aussi passer par une action en garantie de conformité du Code de la consommation (plus d’informations à ce sujet à la fin de cet article), qui offre plus de souplesse, puisque le délai pour intenter une action est de deux ans après la livraison de l’animal. Encore faut-il que ce dernier soit vendu avec certificat de naissance, en vue d’obtenir son pedigrée, et que le certificat de vente signé par les deux parties ne stipule pas, par exemple, que l’usage du chien se limitera à celui d’animal de compagnie – ce qui exclut, de fait, reproduction et expositions.

– Indépendamment du côté législatif qui ne touche que les chiens de race, il est de toute façon préférable de ne pas faire reproduire son chien cryptorchide avec la chienne de la voisine. Bien sûr, les deux chiens sont mignons et on aimerait bien en avoir des petits, mais c’est le meilleur moyen de transmettre et disséminer cette anomalie génétique. Donc, définitivement pas de chiots pour un chien à ectopie testiculaire… ni d’ailleurs pour le reste de sa famille ! (voir plus loin dans cet article).

– De toute façon, même si on voulait faire reproduire son chien cryptorchide, on ne pourrait pas, un tel chien étant… stérile. En effet, la température du corps (38,5°C pour un chien, 37 et quelques pour un homme), est trop élevée pour les spermatozoïdes, qui ont besoin pour se développer d’un bon degré de moins. D’où la présence des testicules dans des bourses qui pendouillent quelques centimètres en-dessous du reste du corps, ce qui procure aux spermatozoïdes un environnement aéré et agréablement rafraichi, dans lequel ils peuvent se développer normalement. (Admirons au passage ce prodige de l’évolution, qui montre que la vie est décidément bien faite). Bref, chez un chien cryptorchide qui se retrouve avec ses deux testicules à l’intérieur de l’abdomen, les petits spermatozoïdes auront trop chaud, ne pourront pas se développer, et l’animal sera donc stérile. En revanche, les hormones, elles, seront produites normalement par le testicule, et le chien aura donc un comportement de mâle normal : il pourra saillir les chiennes et uriner en levant la patte, comme tout un chacun.

En ce qui concerne les monorchides, comme ils ont l’un de leurs deux testicules qui pendouille à la bonne température, ils seront capables de se reproduire, même si cela n’est pas souhaitable pour les raisons indiquées plus haut. (Photo ci-dessous).

Pas de problème de reproduction pour ce jeune chien, chez qui le testicule gauche n’est pas en place : le testicule droit suffira amplement à perpétuer la lignée ! en revanche, le risque est grand que la malformation ne soit transmise à la descendance…

Des raisons médicales :

Le risque de développer une tumeur (séminome et surtout sertolinome), est 13,6 fois plus important pour un testicule ectopique que pour un testicule normalement descendu. Qui plus est, lorsque ces tumeurs se développent sur un testicule ectopique, elles ont davantage tendance à métastaser que les séminomes et sertolinomes affectant des testicules en place. Les métastases se localisent le plus souvent dans les ganglions lombo-aortiques (voir photo plus loin), mais on peut en retrouver dans tous les organes, notamment les poumons, la rate, les reins et le cerveau.

Aspect échographique de deux testicules restés dans l’abdomen, chez un braque de Weimar cryptorchide âgé de cinq ans : l’un des testicules est bien reconnaissable, ayant conservé sa taille et sa forme normales (photo de gauche). Le second est déjà tumorisé (à cinq ans !), a triplé de volume, et on ne reconnaît plus les structures testiculaires normales (photo de droite) : il est urgent d’aller le retirer !

Toujours plus fort ! Ces très anciennes photos, (car on ne voit pas ce genre de cas tous les jours), montrent le retrait chirurgical d’un testicule ectopique de 10 kg (!) chez un chien. Le risque chirurgical est plus important lorsque l’on retire une telle masse chez un chien d’une dizaine d’années, que lorsqu’on enlève un petit testicule ectopique chez un chien d’un an. Sans compter qu’un testicule cancérisé a parfois déjà envoyé des métastases un peu partout, (bilan d’extension à faire avant d’opérer : voir le chapitre de ce site consacré à la cancérologie), et qu’il est alors trop tard pour faire quelque chose…

En dehors de l’effet de masse dû à la tumeur elle-même, et des troubles liés aux métastases, on observe parfois des symptômes généraux résultant de la production excessive d’hormones sexuelles par le testicule tumoral (notamment d’œstrogènes, paradoxalement, mais aussi de testostérone). Le chien peut alors présenter un effondrement du nombre de toutes ses cellules sanguines, conséquence à la toxicité des œstrogènes pour la moelle osseuse. Cela se traduit par des saignements (chûte des plaquettes sanguines), une fièvre (baisse des globules blancs), et une anémie (baisse des globules rouges). On peut aussi observer des signes de féminisation (atrophie du pénis, voire tumeurs mammaires), des dépilations, ainsi qu’une hyperplasie de la prostate.

Le risque de torsion testiculaire (aïe aïe aïe !!!), est également plus élevé pour un testicule ectopique que pour un testicule en place.

Alors, qu’est-ce qu’on fait ?

Le jour du diagnostic

Concrètement, si l’on détecte une cryptorchidie chez votre chiot de deux mois lors de son premier vaccin, pas d’affolement excessif (même si c’est évidemment contrariant) : une tumeur ne se développera pas avant l’âge de six ans (dans le pire des cas), et le plus souvent après l’âge de dix ans. Il est donc urgent d’attendre, sachant que dans 25 % des cas, le(s) testicule(s) récalcitrant(s) descendra/ont avant l’âge de six mois (quatorze semaines le plus souvent). Ce qui est urgent, en revanche, c’est de prévenir officiellement le vendeur, si votre (cher) toutou tout neuf est un chiot de race, vendu avec certificat de naissance, en vue d’être confirmé et d’obtenir son pédigrée.

Le chiot sera réexaminé lors des vaccins suivants. Si les testicules ne sont toujours pas en place à quatre mois, il devient très peu probable qu’ils descendent un jour, et à six mois, on sait définitivement qu’ils ne descendront plus. On peut alors programmer l’intervention chirurgicale pour aller les retirer.

Encore une fois, pas d’urgence, une tumeur ne va pas apparaître dans le mois qui suit. Mais il ne faut pas pour autant remettre toujours à l’année suivante, et se retrouver un beau jour obligé de retirer en catastrophe un testicule tumorisé et peut-être déjà métastasé sur son chien de neuf ou dix ans (ben oui, personne ne voit le temps passer). (Photo ci-contre : ce ne sont pas des métastases de tumeur testiculaire (on n’en a pas en stock, on n’a pas pensé à en prendre en  photo), mais juste pour montrer à quoi ça peut ressembler ; ici, les métastases du carcinome d’un sac anal, dans les ganglions lombo-aortiques d’un chien, vues en échographie).

Dans les cliniques vétérinaires de Villevieille et de Calvisson, lorsque nous détectons une ectopie testiculaire lors des premiers vaccins d’un chiot, nous recommandons de réaliser la chirurgie autour de l’âge de six mois, ou éventuellement à un an, après un dernier contrôle et une discussion à l’occasion du premier rappel vaccinal annuel.

Les traitements « pour faire descendre » :

Des traitements médicaux (hormonaux), et des techniques chirurgicales (orchidopexie), ont été décrits pour essayer d’amener les testicules dans les bourses. Aucune étude n’a confirmé l’efficacité des traitements hormonaux, ou du moins n’a montré qu’ils étaient plus efficaces que l’absence de traitement : rappelons que près d’un quart des chiots cryptorchides auront leurs testicules en place à l’âge de six mois, sans avoir pris aucun traitement. Les techniques chirurgicales conduisent souvent à des échecs, nécrose ou remontée des testicules « descendus » de force dans les bourses. De toute façon, tous ces traitements constituent des fraudes qui visent à faire considérer comme « normal » un chien présentant un défaut d’origine génétique, considéré par la loi comme un vice rédhibitoire.

Un « traitement » qui ne mange pas de pain, à défaut d’avoir une efficacité garantie : si le testicule ectopique n’est pas loin des bourses, et qu’on peut l’amener en place avec une traction douce, (testicule « ascenseur »), on peut toujours répéter cette traction plusieurs fois par jour dès que le diagnostic est établi. Et on voit ce que ça donne… si ça ne fait pas de bien, au moins, ça ne coûte pas cher, et ça ne peut pas faire de mal.

Chirurgie… et imagerie !

Arrivé à l’âge de six mois, une fois que l’on est sûr que ça ne descendra plus, le seul traitement défendable est donc l’exérèse chirurgicale du ou des testicule(s) ectopique(s), et ce sans attendre qu’une tumeur se soit développée !

Avant d’opérer, il faut d’abord savoir où aller chercher le testicule caché. Parfois, on n’a pas à se poser de question : l’objet du délit fait une grosse bosse quelques centimètres en avant de la bourse vide, et il n’y a pas besoin de réfléchir longtemps pour savoir que c’est là qu’il va falloir ouvrir (photos ci-dessous).

Pas de problème de diagnostic chez ce boxer d’un an et demi : les bourses sont vides, et les testicules sont bien palpables, et même visibles sous la forme d’une grosse bosse, de part et d’autre du milieu du fourreau. Inutile dans ce cas de faire appel à des techniques d’imagerie !

Exérèse chirurgicale des deux testicules ectopique du boxer de la photo ci-dessus : une petite incision cutanée permet d’extérioriser les objets du délit (photo de gauche). Les incisions sont ensuite refermées en deux plans, par une suture de quelques centimètres (photo de droite), qui sera retirée une douzaine de jours plus tard.

D’autres fois, c’est plus compliqué : d’abord, parce que le testicule ectopique est souvent atrophié par rapport à son homologue descendu, et ne mesure parfois pas plus d’un centimètre de long (photos ci-dessous).

Photo de gauche : testicule ectopique atrophié, de toute petite taille, lors de son retrait chirurgical de l’abdomen. Photo de droite : fin de l’intervention, chez le Westie monorchide déjà présenté plus haut : on voit la suture à l’emplacement où se trouvait le testicule ectopique, (sous la peau, à gauche du fourreau, cinq centimètres environ en avant des bourses). On constate que le testicule retiré est beaucoup plus petit que celui en place.

Autre exemple de testicule atrophié, après castration d’un jeune cavalier king Charles monorchide : le testicule à gauche de la photo était en place dans les bourses, celui de droite était resté sous la peau, en région inguinale. La différence de taille est nettement visible.

Ensuite, parce que comme nous l’avons vu plus haut, le testicule caché peut se trouver dans des endroits bien différents : à l’intérieur du ventre, en avant, près du rein ; toujours à l’intérieur du ventre, mais à l’arrière, près de l’anneau inguinal ; ou bien quelque part sous la peau, caché dans la graisse de la région inguinale ; ou encore, pire que tout, bloqué à l’intérieur du canal inguinal. Il y a une dizaine d’années, cela pouvait donner lieu à des chirurgies épiques, se traduisant par plusieurs ouvertures (peau et abdomen), avant d’arriver à mettre finalement la main sur ce minuscule testicule, et à le retirer. Aujourd’hui, nous proposons systématiquement dans les cliniques vétérinaires de Villevieille et de Calvisson un examen échographique préopératoire, qui permet de localiser précisément les testicules avant l’intervention. Le chirurgien sait donc au centimètre près où il va devoir ouvrir, ce qui réduit considérablement la durée de l’anesthésie et la taille des ouvertures – d’où plus de sécurité, un réveil plus rapide et un meilleur confort pour le chien.

Recherche par échographie des deux testicules ectopiques, chez un berger allemand cryptorchide de six ans et demi : le testicule droit est localisé sous la peau, en région inguinale, le long du fourreau. (Ce testicule, enfoui sous la graisse, n’était pas palpable sur le chien vigile). Le testicule gauche se trouve dans l’abdomen, collé contre les gros vaisseaux.

Aspects de la chirurgie pour retirer les deux testicules repérés ci-dessus par échographie : le testicule droit en position inguinale (photo de gauche), et le testicule gauche au fond de l’abdomen (photo de droite). La localisation préalable des deux testicules par échographie a permis un acte chirurgical plus rapide et précis, avec une anesthésie plus courte, et des ouvertures limitées.

Pour mémoire, les avantages (plus de saillies sur la chienne du voisin !) et les inconvénients (possible prise de poids), sont les mêmes, lorsque l’on castre un chien cryptorchide ou un chien « normal ». Plus de détails dans le cchapitre de ce site consacré à la stérilisation des chiens.

Et comment empêcher ça ?

Même si le déterminisme génétique exact de la cryptorchidie chez le chien reste encore à établir, le caractère familial de l’anomalie ne fait aucun doute. La prévention passe donc par le retrait de la reproduction, (et si possible la stérilisation), du chien lui-même, mais aussi de ses parents (père ET mère), et de ses frères et sœurs.

La descente tardive (après l’âge de deux mois) d’un ou des deux testicules étant, on l’a vu, considérée comme une forme de monorchidie / cryptorchidie, les chiens concernés devraient idéalement être également exclus de la reproduction.