Je dors dans la soie le jour, je dévore les pins la nuit… Qui suis-je ?
Lorsque nous examinons un chien en consultation, il nous arrive de découvrir que l’extrémité de sa langue présente un aspect dentelé : quelques mois ou années plus tôt, cet animal a voulu aller voir d’un peu trop près des chenilles processionnaires du pin. Des lésions parfois sévères peuvent en résulter. Si ça vous démange d’en apprendre un peu plus sur ces redoutables bestioles, (presque) tout ce qu’il y a à savoir se trouve dans cette page ! C’est parti.
La chenille
Ses caractéristiques
La chenille processionnaire du pin est la larve d’un papillon (Thaumetopoea pityocampa), bien connue pour ses déplacements en file indienne, parfois sous forme de très importantes colonies.
C’est la chenille qui redémarre !
Parties de la côte méditerranéenne, ces chenilles, réchauffement climatique aidant, sont remontées progressivement vers le nord, (à travers la forêt des Landes, notamment), à la vitesse moyenne de 2,6 km/an entre 1972 et 2017. Elles occupent aujourd’hui la majeure partie de la France métropolitaine, y compris la Corse, à l’exception d’une partie du Massif central, et d’une vingtaine de départements, essentiellement dans le nord et le nord-est de l’hexagone (carte ci-dessous).
A noter que même si l’on trouve des chenilles processionnaires sur la plus grande partie du territoire national, si l’on se réfère au nombre de cas d’envenimation humaine par région, entre janvier 2012 et juillet 2019, on obtient 119 cas en Provence-Alpes-Côte d’Azur (20% du totaldes cas), et 114 en Midi-Pyrénées (19%), les autres régions arrivant loin derrière. (Rhône-Alpes est numéro 3 avec 57 cas). (Source : SICAP, citée dans un rapport ANSES de juin 2020. La carte correspondante se trouve un peu plus loin dans l’article). Ce qui montre qu’il doit quand même y avoir un peu plus de chenilles dans le sud – ou alors, qu’elles sortent davantage.
Aire de répartition de la chenille processionnaire du pin, et son expansion entre 1979 et 2016. A droite : un exemple de son expansion avec l’évolution de sa répartition dans le sud du bassin parisien, entre 1972 et 2011. [Source : A gauche, © Jérôme Rousselet, INRA ; à droite, d’après Roques et al. 2015, référence 4 ; © Roques]
Pendant l’hiver, les chenilles tissent un nid soyeux dans les pins (pin noir surtout, mais aussi pin d’Alep, pin maritime, pin sylvestre…), les sapins et les cèdres, où elles subiront cinq mues avant de devenir à leur tour papillon. Elles en sortent la nuit, de préférence quand il ne fait pas trop froid, pour se nourrir des aiguilles du pin, entraînant parfois un affaiblissement important de l’arbre. La température reste toujours assez élevée à l’intérieur du nid, ce qui a permis aux chenilles processionnaires de franchir, par exemple, les sommets de la Sierra Nevada : pas de problème, donc, pour passer l’hiver au nid.
Dans nos jardins et nos pinèdes, les nids sont visibles dans les arbres pendant l’hiver (photo ci-dessus). Au printemps, mais parfois dès les premiers mois de l’année (janvier-février), les premières chenilles en sortent, puis c’est toute la colonie qui quitte le nid en file indienne pour aller s’enfouir dans le sol, où chaque chenille va tisser son propre cocon et se transformer lentement d’abord en chrysalide, puis en papillon.
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Allez zou, l’hiver est (presque) fini, il est temps de sortir !
Son pouvoir de nuisance
L’envenimation par les chenilles processionnaires du pin est due à leurs poils urticants (photo ci-dessous), qui contiennent une toxine, la thaumatopoéine. Une fois plantés dans la bouche d’un chien, (ou dans son œil, ou dans son nez… la peau étant plutôt la cible chez les humains), ils se cassent et libèrent leur toxine, qui provoque d’importantes réactions irritatives et/ou allergiques.
Gros plan sur les soies (ou poils urticants) de la chenille !
Chez le chien qui mâchouille une chenille, les lésions seront, bien sûr, essentiellement dans la bouche. Mais les poils peuvent aussi se détacher du corps de la chenille, notamment lorsque celle-ci se sent menacée, et parcourir plusieurs dizaines de mètres, pour peu qu’il y ait du vent. Certains peuvent alors venir se loger dans les yeux ou le nez, mais l’irritation causée sera sans commune mesure avec ce qui se passe dans la bouche du chien, lorsque des centaines ou des milliers de poils urticants se plantent simultanément dans la langue, les babines ou la face interne des joues.
Chez l’humain, qui met rarement des chenilles à la bouche (sauf éventuellement de très jeunes enfants), les lésions concernent essentiellement la peau, éventuellement le nez et les yeux si des poils cassés viennent s’y loger – on en reparle un peu plus loin.
Un décret du 25/04/2022 a ajouté la chenille processionnaire du chêne et la chenille processionnaire du pin à la liste des espèces dont la prolifération est nuisible à la santé humaine, et a défini des modalités de prévention et de lutte contre ces espèces.
Les dégâts chez les chiens…
Alors, avant tout, ATTENTION, ATTENTION, ATTENTION ! Certaines images ci-dessous peuvent être choquantes. Nous les incluons malgré tout dans l’article pour donner une idée des dégâts que peuvent causer les chenilles et du même coup, insister sur la prévention. Mais si vous êtes sensible, il est préférable de passer directement à l’article suivant !
Pour un chien qui aime bien mettre son nez partout, aller explorer ce long ruban qui s’agite au ras du sol est tout de même très tentant. Les plus exposés sont évidemment les très jeunes un peu foufous, qui ont tout à découvrir de la vie, mais aussi les très vieux, qui perdent un peu la tête. Entre les deux, les adultes se font moins souvent avoir – mais ça arrive quand même. Les chiens souffrant d’un trouble du comportement diminuant leur capacité à se contrôler (syndrome hypersensibilité-hyperactivité, notamment), sont aussi des victimes toutes désignées. Le chat, beaucoup plus circonspect en général, observe tout cela de loin sans y mettre la langue, et se fait rarement avoir… mais il y a des exceptions ! (photos un peu plus loin).
Alors, à quoi ça ressemble, un chien qui a mangé (ou juste léché) des chenilles ? D’abord, il bave il bave il bave, en regardant ses maîtres d’un air tout malheureux. Et puis dans les minutes qui suivent, la langue commence à gonfler, parfois de façon très spectaculaire : elle peut devenir rouge, puis noire, et enfler au point de ne plus tenir à l’intérieur de la bouche. Dans les cas les plus graves, il arrive que l’extrémité, voire une bonne moitié de la langue se nécrose et tombe ! ce qui nous donne, quelques semaines plus tard, des chiens avec l’extrémité de la langue dentelée, voire un moignon de langue qui s’arrête au milieu de la bouche, et parfois encore plus loin. Notons que même dans ce dernier cas, les chiens arrivent généralement à boire et à manger : ils en mettent un peu partout, mais ils se débrouillent, et c’est bien là l’essentiel.
Les autres organes de la face (babines, nez, yeux…), peuvent aussi être atteints, s’ils ont été en contact avec les chenilles, ou simplement avec des poils cassés qui voltigent au gré du vent ; (ce qui est généralement le cas, pour les lésions oculaires). Là où ça devient plus embêtant, c’est si le chien est allé jusqu’à avaler des chenilles, et que l’œsophage et l’estomac se retrouvent dans le même état que la langue et là, on n’ose même pas imaginer. Des symptômes généraux (choc allergique, pouvant s’accompagner d’insuffisance rénale et d’une coagulation intra-vasculaire disséminée) sont possibles, mais très rarement observés.
Globalement, en quarante ans, à raison de plusieurs dizaines de chiens présentés chaque année pour envenimation par les chenilles processionnaires du pin, dans les cliniques vétérinaires de Villevieille et Calvisson, nous n’avons observé qu’un seul décès (probablement dû à de graves lésions de l’œsophage et de l’estomac), et quelques cas de nécrose entraînant la perte de plus de la moitié de la langue, à laquelle les chiens ont survécu. Il s’agit donc d’accidents spectaculaires, extrémement désagréables et douloureux pour le chien, mais heureusement rarement mortels.
Bon, pour bien se rendre compte de quoi on parle, il est temps de voir tout cela en images. On répète ici ce qu’on a déjà dit plus haut : si vous êtes sensible, inutile de vous faire du mal en regardant ces photos.
Photo ci-contre : on commence doucement, avec Dwigy – je ne sais pas si elle serait d’accord avec la formule « On commence doucement » ! ça s’est produit il y a peu de temps, le museau est tout enflé, et la petite chienne bave à cause de sa langue irritée. ça doit déjà faire mal, mais bon…
Déjà plus sévère : à gauche, un long filet de bave qui coule de la bouche de ce pauvre berger australien. A droite, Kiki, 7 mois ; on est 48 heures après l’accident et la mise en place d’un traitement. La douleur est moins vive grâce aux anti-inflammatoires et le chien a recommencé à s’alimenter, mais il bave toujours, et entre ses dents de devant, on peut voir que l’extrémité de sa langue est épaisse et ulcérée.
Jeune chienne de race Petit lévrier italien qui, à neuf mois, n’a pas encore appris à se méfier des chenilles : sur la photo de gauche, on observe un œdème de l’auge (flèche), et un œil rouge, avec un jetage oculaire sanguinolent. A droite : toujours chez la même chienne, l’extrémité de la langue est toute noire, et pourrait bien se nécroser et tomber ultérieurement. Chez cette petite lévrier, comme dans les autres cas présentés ici, la lutte contre la douleur est évidemment primordiale.
A gauche : une jeune chienne Petit lévrier italien, de la même famille que celle que nous avons vue ci-dessus : celle-ci n’y a pas mis la langue, mais a dû recevoir des poils urticants dans l’œil gauche, à l’origine d’une inflammation sévère (uvéite). A droite, la langue enflammée, presque noire, d’un petit Yorkshire terrier de 9 mois qui a voulu aller voir de plus près une procession de chenilles.
De pire en pire, on ne peut même pas imaginer ce qu’ont dû endurer ces deux malheureux toutous, photographiés ici quelques secondes avant d’être endormis pour des soins incluant un lavage abondant de la langue. (De bonnes doses d’anti-inflammatoires et d’antalgiques ont déjà été administrées !)
Ceux qui ont juste un peu léchouillé les chenilles en seront quittes pour en baver (sans jeu de mots) pendant quelques jours, et puis, anti-inflammatoires aidant, tout rentrera dans l’ordre sans séquelle. Chez les plus atteints, en revanche, et on vient d’en voir quelques exemples, une partie de cette langue affreusement déformée va se nécroser… avant de tomber ! Et voilà le résultat : à gauche, une extrémité bien dentelée chez ce petit cocker ; à droite, un morceau de langue en moins chez ce Yorkshire terrier, quelques années après avoir vécu la même mésaventure.
Avant / après, (8 mars / 6 juin), pour ce Korthals que nous avons déjà vu deux rangées de photos plus haut : l’occasion de constater, sur l’image de gauche, l’atteinte des babines (flèche) en plus des horribles lésions de la langue. Trois mois plus tard, tout a cicatrisé, le chien va bien, mais il manque une bonne moitié de la langue ! ça n’empêche pas de boire et de manger, simplement, les chiens dans cet état en mettent généralement un peu partout autour du bol !
… et dans les autres espèces !
Chez le chat
On l’a dit, les chats sont d’un naturel prudent, et se jettent rarement sur tout ce qu’ils trouvent, (gamelle incluse), avec la même fougue que la plupart des chiens. Mais « Curiosity killed the cat », comme disent les anglo-saxons, et certains chats, confrontés au spectacle d’une chenille qui se tortille, ne résistent pas à l’envie d’y mettre la langue. Bon, c’est très rare quand même.
Minoue, jeune chatte d’un an et demi, est allée regarder les chenilles d’un peu trop près.
Photo de gauche : aspect de la chatte à l’arrivée à la clinique : facies anxieux, forte salivation, langue rouge et épaissie qui sort de la bouche. Photo de droite : quelques minutes après des injections de morphine et d’anti-inflammatoire, la douleur a diminué. Mais la salivation mettra plus longtemps pour disparaître, et la langue pour revenir à la normale.
… et chez l’humain !
Les informations suivantes sont tirées du site de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) : elles sont données à titre indicatif – notre domaine de compétences, ce sont les créatures à quatre pattes, et pas à deux – donc il est bien évident qu’en cas de contact direct ou indirect avec des chenilles processionnaires, il conviendra de contacter rapidement son médecin traitant, voire les urgences selon la gravité de la situation !
Chez l’humain, donc, mis à part les très jeunes enfants qui font leur apprentissage de la vie, il est tout de même assez rare d’aller lécher des chenilles, ou se les mettre dans la bouche. Quand cela arrive, ça peut provoquer un œdème du visage, ce qui est déjà embêtant, mais aussi de la gorge, qui gêne la respiration : on a alors intérêt à réagir rapidement !
Dans la plupart des cas, l’envenimation se limite heureusement à une irritation cutanée après un contact direct, (on a malencontreusement touché une chenille), ou indirect : on l’a vu au début de cet article, les poils peuvent se détacher du corps de la chenille lorsque celle-ci se sent menacée et, portés par le vent, aller se planter dans la peau d’un promeneur qui passait à plusieurs dizaines de mètres de là, et ne demandait rien à personne. Dans les deux cas, le poil se plante dans la peau comme un harpon et se brise, libérant ainsi la thaumétopoéine dont nous avons parlé plus haut. Le résultat, c’est un peu comme quand on était gamins et qu’on courait jambes nues dans les orties : des boutons rouges, des cloques, des plaques, et ça gratte, ça gratte, ça gratte ! Ces atteintes cutanées représentent 90% des cas d’envenimation par les chenilles, et en général, ça ne va pas plus loin que ça.
C’est déjà plus embêtant quand les poils vont s’égarer dans le nez, dans la bouche, et surtout dans l’œil : là, on peut se retrouver avec un œil rouge, douloureux et qui larmoie, des paupières gonflées, voire des lésions de la cornée et des troubles persistants de la vue. En cas d’inhalation, ce sera une gêne respiratoire avec de la toux, le nez qui coule, des éternuements et jusqu’à des crises d’asthme. Enfin, si l’on n’a vraiment pas de chance, on peut faire un choc anaphylactique avec une chute de tension, un malaise, voire une perte de connaissance. Mais ces derniers cas de figure sont heureusement peu fréquents, et selon une étude de l’ANSES, moins de 5 % des cas sont de gravité moyenne. (Les autres étant bénins).
Tout cela est aussi à moduler en tenant compte du faible nombre de personnes, (contrairement aux chiens), qui se font avoir par les chenilles processionnaires. On l’a vu au début de cet article, 119 cas en région Provence-Alpes-Côte d’Azur entre janvier 2012 et juillet 2019, 114 cas en Midi-Pyrénées, 57 en Rhône-Alpes, 44 en Île-de-France, 3 en Corse, 1 dans le Limousin et 0 en Picardie… ça nous fait une moyenne de 79 cas par an pour l’ensemble du pays. Certes, on peut penser que seuls les cas les plus graves sont déclarés, et qu’on ne va pas consulter pour deux cloques qui disparaîtront en quelques heures, mais cela ne fait tout de même pas des chenilles processionnaires un problème de santé publique majeur. Comparé aux chiffres ci-dessus, rien que dans nos deux cliniques de Villevieille et Calvisson, le nombre de chiens venant consulter pour une envenimation par les chenilles processionnaires du pin chaque année représente entre le tiers et la moitié du nombre de cas humains déclarés dans tout le pays pour la même période.
Photo de gauche : voilà ce qui arrive quand on passe une heure penché sur une procession de chenilles, à prendre des photos pour les mettre sur un site internet : il y a de la thaumétopoéine qui vole, et on se retrouve avec des cloques et une conjonctivite… heureusement tout à fait transitoires. Photo de droite : Incidences départementales (/100 000 habitants) des cas symptomatiques associés aux chenilles processionnaires du pin, cumulées entre janvier 2012 et juillet 2019 (n=753). Sources : SICAP et INSEE.
Le traitement
Si votre chien vient de mettre son nez dans une procession de chenilles et revient avec la langue gonflée, ou que vous le voyez tout simplement baver d’un air malheureux en rentrant du jardin, entre janvier et mars, il faudra le présenter rapidement à votre vétérinaire. Le traitement dépendra évidemment de la sévérité des symptômes, et visera, comme dans la plupart des maladies, à traiter la cause tout en soutenant/soulageant le patient.
Concernant le patient, la première chose à faire sera de lutter contre l’inflammation et l’état de choc avec des corticoïdes d’action rapide, et contre la douleur avec des antalgiques. Une couverture antibiotique limitera les risques d’infection : quand on a vu l’état de la langue sur les photos un peu plus haut, on imagine sans peine le terrain de jeux que cela constituerait pour une multitude de petites bactéries !
Dans la plupart des cas, on n’a pas besoin d’en faire plus pour ce qui est de l’état général, et le toutou rentrera chez lui avec ses anti-inflammatoires, antibiotiques, et un éventuel contrôle prévu quelques jours plus tard. Mais ce n’est malheureusement pas toujours aussi simple et parfois, le chien arrive en état de choc, avec une langue tellement gonflée et, bien sûr, douloureuse, qu’il est complètement incapable de s’alimenter. Dans ce cas, l’animal devra être hospitalisé, et placé sous perfusion. Les médicaments ne seront administrés que sous forme injectable, et s’il est incapable de se nourrir, il n’y aura plus qu’à lui placer une sonde d’œsophagostomie, pour lui envoyer la nourriture directement dans l’estomac… en attendant que ça aille mieux ! (Photo ci-dessous).
Pose d’une sonde d’œsophagostomie, chez le pauvre chien vu un peu plus haut, avec cette énorme langue sanguinolente qui pendait presqu’entièrement en dehors de sa bouche. Une nourriture liquide pourra ainsi être administrée à travers le dispositif, directement dans l’estomac, pour tenir jusqu’à ce que les choses se calment.
Les avis divergent concernant les soins locaux : tout le monde s’accorde sur l’intérêt de rincer abondamment les parties touchées, afin d’éliminer sans les casser un maximum de poils urticants, ce qui demande au moins une forte sédation. D’autres protocoles plus agressifs (par exemple, l’injection sous pression d’héparine à l’intérieur de la langue, sous anesthésie générale), sont plus discutés. Si le chien se laisse faire, des douches d’eau froide régulières dans la bouche et sur la langue pourront peut-être diminuer les phénomènes vasculaires de l’inflammation, en sachant que malheureusement, une fois qu’une partie de la langue aura commencé à se nécroser… il n’y aura pas grand chose à faire pour l’arrêter ! L’important sera alors, comme indiqué plus haut, de lutter contre la douleur, l’œdème et les surinfections.
La prévention
La lutte contre les chenilles par des moyens chimiques (insecticides) ou biologiques (pulvérisation de bactéries), n’est pas du ressort des particuliers.
Il existe des pièges en forme de gouttière, à poser autour du tronc des arbres, pour capturer les chenilles au fur et à mesure qu’elles descendent vers le sol : arrivées au niveau du piège, elles tombent dans la gouttière, puis dans un sac, et on détruit le sac quand il est plein.
Une méthode écologique consiste à disposer un peu partout dans son jardin des nichoirs à mésanges, ces dernières étant des prédatrices pour les chenilles processionnaires. ça peut toujours s’essayer, ce sera de toute façon sympathique pour les mésanges.
Moins poétique que les mésanges, plus radical que les pièges : sans attendre la sortie des chenilles, couper et éliminer les branches sur lesquelles se développent les nids est aussi bon pour la santé des arbres, que pour celle des chiens (et des enfants !) (Photo ci-contre : c’est fait ! les branches et les nids sont dans la brouette !). Il faut évidemment prendre des précautions pour ces manipulations (vêtements couvrants, gants et lunettes de protection…), voire faire appel à un professionnel. Les nids hors d’atteinte seront signalés à la mairie.
Il est moins clair de savoir ce qu’on fait ensuite de tout ce qu’on a coupé : la pratique courante et traditionnelle était de tout brûler (pov’ bêtes…), le problème étant qu’en vertu du Code de l’environnement (sous-section 3 : collecte des déchets) et de la Circulaire du 18 novembre 2011, relative à l’interdiction du brûlage à l’air libre des déchets verts, il est maintenant interdit de brûler les déchets verts, y compris dans un incinérateur. Du coup… le mieux est sans doute de demander à sa mairie ce qui se fait localement.
Après, si on n’a pas réussi à détruire tous les nids, on peut toujours guetter les chenilles au fur et à mesure de leur arrivée sur le sol. En promenade, pendant les mois à risque, essayer d’empêcher les jeunes chiens d’aller farfouiller autour des pins (photos ci-dessous)… autant dire que ce n’est pas gagné !