Dieu donne la gale, mais il donne aussi les ongles pour la gratter.
Proverbe martiniquais
Il n’est pas question de traiter en un article l’ensemble de la dermatologie des NAC : il faudrait pour cela écrire un livre ou une thèse, et nous n’en avons ni le temps, ni la compétence ! Nous nous limiterons à présenter ici les principales dermatoses des Nouveaux Animaux de Compagnie, notamment à partir de quelques cas que nous avons rencontrés. Nous parlerons essentiellement des petits mammifères, un peu des oiseaux, (nous en voyons très très peu), et pas du tout des reptiles : nous n’en soignons jamais, à l’exception notable des tortues. Bon, acariens, mycoses, virus, hormones… ça va faire un peu catalogue, mais c’est comme ça. C’est parti !
Dermatoses parasitaires
Acariens et insectes
La dermatologie des petits mammifères est très largement dominée par les parasitoses : quand on voit arriver un lapin ou un cochon d’Inde qui se gratte, il y a de très très fortes chances que le coupable soit un petit acarien : Cheyletiella, (surtout chez le lapin), Demodex, (particulièrement chez le hamster doré mais aussi chez le furet, le lapin et le cochon d’Inde), Trombiculidé (= aoûtat) chez le lapin, ou l’un des multiples agents de gale ou de pseudo-gale : Sarcoptes, (chez tous les rongeurs et le furet), Notoedres, Psoroptes, (surtout chez le lapin), Trixacarus, (surtout chez le cobaye), Chyrodiscoides (cochon d’Inde uniquement)… Toutes ces bestioles sont mises en évidence au microscope, après raclage cutané. (Plus d’informations sur le sujet, dans la page de ce site consacrée à la dermatologie, dans le menu Services). Notons que les sarcoptes peuvent être transmis par un chien… à condition que celui-ci dorme avec le lapin ou le furet entre ses pattes, ce qui peut arriver, mais n’est tout de même pas si fréquent.
Deux cas de gale sarcoptique chez des cochons d’Inde : tout en haut, nous avons Flash, dont les photos montrent les lésions de la tête (à gauche), et des lombes (à droite) : dépilations, croûtes et squames (= pellicules). Pour son copain du milieu, la photo de gauche montre de très nombreuses squames tombées sur la table, tandis que la photo de droite est un gros plan sur une lésion des lombes. Inutile de dire que les deux rongeurs n’arrêtaient pas de se gratter ! Ci-dessus : à gauche, le coupable, un sarcopte trouvé par raclage cutané chez le second cobaye. À droite, trois œufs de sarcoptes (flèches), à l’intérieur d’un amas de squames prélevées sur Flash.
Après la gale, la pseudo-gale chez ce cochon d’Inde, avec une infestation plus rare par Chirodiscoides caviae. (Littéralement, le Chirodiscoides du cochon d’Inde, puisque le nom latin du cochon d’Inde est Cavia porcellus ; manière, donc, d’indiquer que le parasite est spécifique de ce rongeur). Une dépilation est visible sur les lombes du cochon d’Inde qui, évidemment, se grattait comme un fou !
Retour à la gale, la vraie, cette fois chez un lapin, avec des dépilations, squames et croûtes un peu partout sur le corps : ici, en particulier, le tour des yeux (à gauche), les oreilles (on voit la peau du bord de l’oreille, littéralement fendue, entre deux amas de croûtes et de squames), et les doigts (à droite). Là, il n’y a pas eu besoin de trop chercher les coupables : les sarcoptes grouillaient dans chaque raclage. (Ci-dessus à gauche, et les mêmes en live ci-dessous ; à droite : toute une ribambelle d’œufs de sarcopte).
Et voici donc, en mouvement, les petits sarcoptes qui provoquent cette horrible dermite. Ils font quand même moins les fiers sous le microscope que sur la peau du lapin ! Cela dit, quand on les voit agiter leurs petites papattes, on comprend que ça démange. (Noter les petites ventouses, à l’extrémité des petites papattes : pour mieux adhérer à la peau de la victime !)
Toujours chez le lapin mais ce coup-ci, il ne s’agit plus d’une gale, mais d’une cheyletiellose : sur la photo de gauche, on voit le bas du dos tout dépilé, et couvert de squames. À droite, le responsable, une Cheyletiella reconnaissable (entre autres), aux deux cornes plantées sur sa tête (flèches).
Après les acariens, les insectes, notamment les puces et les poux, que l’on trouve surtout chez le cochon d’Inde, mais aussi chez le furet. Comme les acariens, ces parasites provoquent de très fortes démangeaisons chez l’animal infesté, au point qu’en voyant ce dernier sautiller sur place, on pourrait le croire saisi de véritables convulsions ! Puces et poux sont plus gros que les acariens : on peut donc les mettre sous le microscope pour les identifier précisément, ou juste pour le plaisir de les contempler d’un peu plus près, mais on les voit normalement grouiller à l’œil nu, d’autant qu’en ce qui concerne les poux, en général, il n’y en a pas qu’un seul ! (Tout cela est à voir sur la vidéo du cobaye, ci-dessous).
Un article de ce site est consacré aux puces – ou le sera bientôt, s’il n’est pas encore écrit. Pour ce qui est des poux, deux exemples ci-dessous, chez le cochon d’Inde… et la poule !
Ce petit cochon d’Inde se gratte, se gratte, se gratte, au point qu’on pourrait se demander s’il n’est pas en pleine crise d’épilepsie ! eh bien non, si l’on écarte un peu les poils, on découvre les responsables : toute une population de petites bestioles qui grouillent ! ce sont des poux, et si on en met quelque-uns sous le microscope, on peut les regarder s’agiter de plus près. (Bon, d’accord, sous le microscope, ils ne sont plus bien vifs ; mais ils bougent encore un peu quand même !)
Et voici des poux de poule ! (A ne pas confondre avec les poux rouges, qui ne sont pas des poux, mais des acariens !)
On le voit sur la photo en haut à gauche, la pauvre poule n’est pas bien fraîche, comme quoi une infestation par des parasites externes peut avoir de sérieuses répercussions sur l’état général : anémie, fatigue car l’oiseau passe son temps à se gratter… Les poux prolifèrent particulièrement là où la poule ne peut pas les atteindre, en l’occurrence la tête (photo en haut à droite), le cou et le croupion. Ci-dessus à gauche : deux beaux poux en gros plan ; et à droite : on pourrait croire à un arbre ployant sous les fruits, eh bien non, c’est une plume ployant sous les œufs de poux ! On trouve aussi chez la poule des acariens du genre Cnemidocoptes, responsables de la gale de la tête et des plumes.
On va les caser ici, mais sans les détailler, surtout qu’on n’en a jamais pris en photo : des parasites internes peuvent aussi donner des lésions cutanées chez les NAC. Des vers ronds comme Pelodera, provoquant des lésions croûteuses et suintantes sous le ventre des cobayes, ainsi que toutes sortes de vers qui s’accrochent aux marges de l’anus, (Oxyures entre autres, comme chez les enfants), et provoquent démangeaisons et pertes de poils dans ce coin-là. Chez les oiseaux, d’autres vers ronds peuvent s’installer sous la peau, provoquant la formation de nodules cutanés.
Plusieurs anti-parasitaires utilisés chez le chien et le chat, notamment en pipettes, (spot-on), sont efficaces pour traiter ces parasites : mais attention à la dose, qui n’est évidemment pas adaptée à un NAC qui peut ne pas dépasser quelques dizaines de grammes. De plus, certains produits utilisables chez le chien ou le chat, (par exemple, le fipronil), peuvent être toxiques pour un lapin ou un hamster. Si votre NAC se gratte, il est donc préférable de le présenter en consultation à votre vétérinaire favori, afin d’obtenir un diagnostic précis, et de mettre en œuvre un traitement à la fois efficace et sans danger pour votre petit compagnon.
Dermatophytes (teignes)
La teigne, chez les petits mammifères, est due aux mêmes agents que chez le chien et le chat, Trichophyton mentagrophytes et Microsporum canis, notamment. Certains animaux sont porteurs sains, d’autres peuvent présenter des symptômes importants. Il s’agit souvent de dépilations rondes et bien délimitées, avec des squames et des croûtes. Contrairement à ce qui se passe chez le chien et le chat, les NAC atteints de teigne se démangent souvent, à cause de surinfections bactériennes.
Le diagnostic peut se faire sur place, à la clinique, en mettant en évidence des poils teigneux, au microscope (photo ci-dessous). On peut aussi passer la bestiole en lumière de Wood (une lumière ultraviolette, qui permet de détecter uniquement l’espèce Microsporum), ou encore envoyer des poils à un laboratoire spécialisé, pour mise en culture. Tout cela est plus longuement décrit dans un article de ce site, consacré à la teigne du chien et du chat.
Aspect d’un poil teigneux au microscope : le poil est « rongé » par le dermatophyte, d’où son diamètre irrégulier (ici, on a l’impression qu’il va se couper en deux au milieu), et sa surface est recouverte par un manchon de spores.
Le traitement fait appel à des médicaments (à prendre par voie orale, ou à appliquer sur les lésions), prévus pour le chien et le chat, mais là aussi, à discuter avec votre vétérinaire après un diagnostic précis. Il est conseillé de traiter aussi l’environnement.
La contagiosité entre animaux est importante, et il existe aussi un risque de transmission à l’Homme. Les lésions se développent sur les zones en contact direct avec l’animal (poignets, avant-bras…), donc a priori, pas d’affolement si le milieu du dos vous grattouille (sauf si votre lapin a l’habitude de s’y coucher quand vous dormez sur le ventre). Et si vous avez de belles auréoles rouges qui démangent sur les avant-bras, et qu’il s’avère que c’est vraiment de la teigne, pas de panique, ça se soigne ! de toute façon, allez directement consulter votre médecin en cas de lésion suspecte, surtout si votre NAC a aussi un problème de peau.
Infections virales
Il y en a surtout une, qui touche le lapin et dont tout le monde a entendu parler : la myxomatose. Elle est due à un Poxvirus, (comme la variole), transmis par piqûres de moustiques, et se traduit par l’apparition de nodules (myxomes), plus ou moins gros, sur la tête et les organes génitaux du lapin. Il existe aussi une forme appelée « maladie des boutons rouges », qui se traduit par l’apparition sur tout le corps de vésicules, puis d’ulcères noirâtres. Tout cela s’accompagne évidemment de fièvre, abattement, anorexie, et jetage nasal.
On peut toujours désinfecter les plaies, gaver le lapin pour soutenir sont état général… mais globalement, c’est mal parti. S’il y a plusieurs lapins à la maison, il est conseillé de ne pas conserver les malades, car le risque de transmission, (directe ou indirecte), est important, et le virus très résistant dans le milieu extérieur.
A défaut d’essayer de soigner une fois que la maladie est là, il vaut mieux vacciner avant : le vaccin est très efficace.
Deux lapins de la même maison, atteints de myxomatose : les lésions siégeaient surtout sur la face, et les organes génitaux.
Les lièvres aussi ! ce pauvre lièvre a été trouvé décédé dans la garrigue, avec ces lésions typiques, et très marquées, de myxomatose.
Parmi les maladies virales touchant les petits rongeurs, on citera aussi une variole du rat et de la souris, qui provoque des éruptions croûteuses – celles et ceux qui ont eu la varicelle sauront de quoi on parle. Les lésions siègent sur les doigts, les oreilles, et la queue. ça guérit parfois spontanément, mais ce n’est pas gagné au départ !
Infections bactériennes
Les infections bactériennes affectant la peau sont provoquées le plus souvent par des staphylocoques, (abcès, infection des pieds, perte de poils qui évolue vers une plaie suintante), des pasteurelles, (lésions qui deviennent croûteuses avant que les poils tombent, et il faut plusieurs semaines avant que ça repousse), ou des pseudomonas (la dermite se développe dans les parties humides du corps).
Ce qu’il y a de bien, avec les dermites dues aux bactéries, (par rapport à la myxomatose, par exemple), c’est qu’on peut les traiter avec des antibiotiques, après réalisation d’un antibiogramme si nécessaire. Les antibiotiques doivent être accompagnés de mesures hygiéniques (litières propres, suppression des sources d’humidité, comme une pipette qui fuit dans la cage, ou un larmoiement lors d’obstruction d’un canal lacrymal…)
Photo ci-dessus à droite : Lésion du jarret chez un lapin, due à la macération sur une litière humide.
Autre infection cutanée, chez une petite bête à la réputation de coureur bien établie, la syphilis du lapin. Elle se traduit par des pertes de poils, des ulcères et des croûtes, au niveau des jonctions cutanéo-muqueuses de la tête (lèvres, paupières, narines), des organes génitaux, et de l’anus. La syphilis devra être distinguée, en particulier, de la myxomatose. Antibiotiques et traitement local permettent habituellement d’en venir à bout.
Les alopécies endocriniennes
Parmi les NAC, le champion toutes catégories des alopécies endocriniennes est certainement le furet, avec deux gros morceaux : la maladie surrénalienne (surtout), et l’hyperœstrogénisme (aussi).
La maladie surrénalienne du furet
Là on ne va pas trop s’étendre, parce qu’un article de ce site détaille cette maladie en long, en large et en travers. On va dire que l’hypothalamus, une petite glande qui pendouille sous le cerveau, stimule la production d’hormones (testostérone et œstradiol), respectivement par les testicules et les ovaires. En retour, ces hormones inhibent l’hypothalamus, (on appelle ça un rétrocontrôle), et tout cela se maintient en équilibre. Si on stérilise le furet, paf ! L’équilibre est rompu, et plus rien n’empêche l’hypothalamus de stimuler à tout va, en l’occurrence les glandes surrénales qui vont se mettre à sécréter… des hormones sexuelles et cette fois, en grande quantité ! Du coup, les mâles se remettent à empester et redeviennent agressifs, les femelles reviennent en chaleurs avec une vulve dilatée, et parmi les autres symptômes, on aura des dépilations commençant par la queue, avant de s’étendre de façon symétrique sur le tronc et le ventre. (On ne parlera pas des autres symptômes, anémie etc, puisqu’on est dans un article sur la dermatologie des NAC). En général, les dépilations d’origine hormonale ne provoquent pas de prurit, mais chez le furet, ce sont 10 à 40% des bestioles qui se grattent.
La maladie peut aussi avoir une origine génétique, ou être provoquée par un excès d’éclairement (plus de 12 heures de lumière par jour).
Maladie surrénalienne chez ce furet de quatre ans, présentant des dépilations s’étendant progressivement depuis deux mois : on voit ici la perte de poils complète sur le bas du dos, quasi complète sur la queue, et qui commence à gagner les flancs et la nuque. Par ailleurs, le furet ne mange plus, a maigri et a du mal à se lever. A l’échographie, la taille des surrénales est augmentée. Le furet a reçu un implant de desloréline, et l’état général s’est amélioré en quelques jours. La repousse des poils a été nettement plus longue.
Photo ci-dessus : gros plan sur les lombes du même furet. A droite : œdème de la vulve, et dépilation s’étendant à l’abdomen, chez une furette atteinte de la maladie surrénalienne.
Le diagnostic est le plus souvent confirmé par l’examen des surrénales en échographie. Le traitement consiste à retirer chirurgicalement la (ou les) surrénale(s) concernée(s), ou à poser un implant de desloréline. Ces mêmes implants peuvent être utilisés en prévention. On veillera aussi à ne pas exposer le furet à la lumière plus de 12 heures par jour.
L’hyperœstrogénisme de la furette
Cette affection aussi, est traitée dans l’article de ce site consacré à la maladie surrénalienne.
Il faut savoir que chez la furette, comme chez la chatte, l’ovulation est provoquée par l’accouplement, ce qui veut dire que tant que ces demoiselles n’auront pas été saillies, elles resteront en chaleurs… et ça peut durer des mois ! Or, une furette en chaleurs, ça sécrète des œstrogènes, et trop d’œstrogènes, c’est toxique pour la moelle osseuse, et ce après seulement un mois.
Les symptômes sont un peu les mêmes que dans la maladie surrénalienne : une vulve gonflée avec des pertes vaginales, et pour ce qui est de la peau, les dépilations symétriques habituelles, qui commencent par la queue et les flancs, et peuvent remonter jusqu’à la tête (mêmes aspect que sur les photos un peu plus haut). Après, on peut aussi avoir un abattement et une parésie des pattes arrières, et en cas d’atteinte de la moelle osseuse, une anémie, des infections et des saignements – mais si on en arrive là, on est quand même mal parti.
Donc, sauf si on veut faire reproduire sa furette, il est indispensable de la stériliser… avec le risque d’une maladie surrénalienne, mais il y a des choix à faire, dans la vie. Sinon, on peut aussi injecter un implant de desloréline : dans une étude, un implant de 4,7 mg a provoqué l’ovulation chez sept furettes testées, et empêché le retour des chaleurs pendant 22 à 35 mois.
Notons que sans aller jusqu’à l’hyperœstrogénisme, la sécrétion « normale » d’œstrogènes chez la furette en chaleurs, ou simplement au printemps, avec l’allongement de la durée des jours, bloque la pousse des poils : ceux-ci deviennent donc plus fins, puis une alopécie des flancs apparaît. Tout cela rentre dans l’ordre à la fin des chaleurs, lorsque la furette a été saillie, ou à l’automne lorsque la durée des jours décroît.
Autres dysendocrinies
A côté de ces deux gros morceaux, signalons l’hypercorticisme (maladie de Cushing) du vieux hamster doré ou du vieux cobaye, (alopécie symétrique), le diabète chez le hamster chinois, le cobaye et l’octodon, (alopécie et poil terne, mais ce sont quand même la soif augmentée, les gros pipis et l’amaigrissement qui attirent le plus l’attention), et l’hypothyroïdie chez le lapin rex (alopécie généralisée, sauf au bout des pattes).
Alopécies comportementales
Il en existe beaucoup, on ne les citera pas toutes !
Certains lapins grattent le dos de leurs congénères, non pour le plaisir, mais comme signe de domination ! Le coupable est donc le seul qui a le dos intact, les autres ont le dos pelé. Il y en a aussi qui se mordillent entre eux, (grooming), qui se mordillent tout seuls, (pica), et des jeunes qui grignotent les poils de leur mère (trichophagie). Le cobaye stressé peut perdre ses poils (effluvium).
Une forme particulière de dermite comportementale se rencontre chez le perroquet, avec le picage, ou syndrome de destruction des plumes. L’oiseau arrache ses plumes, il n’en a plus beaucoup sur lui, par contre il y en a plein sa cage ; ça commence par la poitrine, (photo ci-contre), les épaules, puis le ventre et les cuisses, et à la fin, il ne lui en reste plus que sur la tête. (Evidemment, il ne peut pas s’arracher celles-là).
Le picage est, bien sûr, une manifestation avant tout comportementale, due notamment à l’anxiété, (syndrome de privation, phobies, défaut de socialisation…), à un manque d’occupations et… à la frustration sexuelle ! (il faut savoir que par exemple, grattouiller le dos d’un perroquet est une prise de contact réservée normalement aux accouplements). Mais différentes maladies, (infections ou parasitoses cutanées, allergies…) ou problèmes d’environnement, (malnutrition, lieu de vie inadapté…), peuvent aussi intervenir. Le diagnostic est donc difficile, le pronostic réservé, et le traitement compliqué, puisqu’il y a souvent de multiples causes à corriger !
Dermatoses nutritionnelles
Il s’agit surtout des carences en vitamine C chez le cobaye (c’est le scorbut !) : elles peuvent occasionner de nombreux problèmes, (abattement, anorexie, paralysie…), mais notamment d’horribles infections ou abcès des mains et des pieds, des plaies cutanées, de mauvaises cicatrisations, et une dermite du sillon labial (ulcères, croûtes, s’étendant du nez jusqu’aux lèvres… inclus). Si on donne de la vitamine C, pouf ! ça guérit, à condition toutefois que les lésions ne soient pas trop avancées : au-delà d’un certain stade, ça peut être irréversible.
Alopécies héréditaires
Souris nude, lapin hairless, cobaye nu… le diagnostic est facile, car la bestiole naît sans poils, et elle le reste (sans poils). Pas grand-chose à faire évidemment, excepté ne pas les laisser se reproduire entre eux… à moins que cette alopécie ne soit voulue, pour son côté original, esthétique… voire utilitaire ! (Une pensée pour les chiens nus du Mexique, qui servaient, dit-on, de bouillotte aux Aztèques – et occasionnellement, de casse-croûte).
Sinon, il existe aussi une séborrhée de l’organe supra-caudal du cobaye, et des glandes du flanc chez le hamster doré.
ok, on n’est plus chez les NAC, mais c’est histoire de montrer des animaux chez qui l’alopécie a été voulue, et obtenue par sélection : à gauche, un chat Sphinx, à droite, un chien chinois à crête.
Et alopécies… normales !
On a parlé plus haut des mues du furet : la mue de printemps, qui arrive lorsque les jours rallongent, et qui se traduit par des poils plus fins, puis une alopécie des flancs. Tout cela rentre dans l’ordre à l’automne, lorsque les jours raccourcissent. Ces mues peuvent être progressives, ou très brutales. Sans aller jusqu’à la pathologie, comme dans l’hyperœstrogénisme ou la maladie surrénalienne, le furet mâle peut aussi perdre les poils de sa queue en période de reproduction, et les furets des deux sexes lors d’exposition prolongée à la lumière artificielle des habitations. Dans tous ces cas, l’alopécie de la queue s’accompagne de comédons, et elle est réversible.
Il se peut que votre lapin mue de façon spectaculaire au printemps et à l’automne. Votre lapine peut perdre ses poils si elle vous fait des petits lapins : pendant la gestation, il peut y avoir alopécie symétrique des flancs (effluvium de gestation) : les poils tombent, mais ça repousse après. Madame Lapine risque aussi de s’arracher les poils du ventre, et parfois des flancs, avant et après la mise-bas, pour construire son nid.
Tout cela est normal, et vous n’avez rien d’autre à faire que de brosser votre lapin (ou votre rongeur, ou votre furet), pour éliminer les poils morts, en attendant que ça repousse.