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Voici Cuba, à son arrivée à la clinique dans sa cage de transport : il est fiévreux (39,5°C), avec une grosse boule fluctuante à la joue droite. Il s’agit d’un abcès, qu’il va falloir traiter !

Avoir la dent dure
Un abcès est une collection de pus, dans un espace limité par des parois. Chez le chat, il est presque toujours dû à la morsure d’un autre chat. On le trouvera donc le plus souvent là où les chats se mordent : joues ou épaules, chez le mâle, base de la queue chez la femelle.
Avoir la dent dure

Un abcès est une collection de pus, dans un espace limité par des parois. Chez le chat, il est presque toujours dû à la morsure d’un autre chat. On le trouvera donc le plus souvent là où les chats se mordent : joues ou épaules, chez le mâle, base de la queue chez la femelle.

Une évolution rapide

La région mordue est d’abord juste indurée et douloureuse, avant que se développe une poche fluctuante : c’est l’abcès mûr qui, si l’on ne fait rien, finira par se percer (ou éclater).

Une évolution rapide

La région mordue est d’abord juste indurée et douloureuse, avant que se développe une poche fluctuante : c’est l’abcès mûr qui, si l’on ne fait rien, finira par se percer (ou éclater).

Médical ou chirurgical

Si l’on intervient rapidement après la morsure, un traitement médical est généralement suffisant. Une fois l’abcès constitué, le traitement est chirurgical, avec une issue favorable dans l’immense majorité des cas. Se rappeler tout de même que les morsures de chats peuvent transmettre des maladies graves.

Médical ou chirurgical

Si l’on intervient rapidement après la morsure, un traitement médical est généralement suffisant. Une fois l’abcès constitué, le traitement est chirurgical, avec une issue favorable dans l’immense majorité des cas. Se rappeler tout de même que les morsures de chats peuvent transmettre des maladies graves.

Diagnostiquer un abcès de chat ne fait pas appel à des techniques sophistiquées, et le traiter ne constitue pas une prouesse chirurgicale. Les abcès constituent malgré tout un problème fréquent (et douloureux) chez le chat, et à ce titre, méritent que l’on en dise un mot.

Attention, certaines images peuvent choquer les âmes sensibles ! Pas d’inquiétude, tous les chats qui apparaissent dans cette page s’en sont bien sortis, mais ça dégouline un peu sur certaines photos.

D’abord, c’est quoi, un abcès ?

On pourra trouver différentes définitions des abcès. Si l’on en fait la synthèse, on dira que c’est une collection de pus dans un espace tissulaire limité, créée par le développement d’une infection habituellement bactérienne, et dont les parois sont faites du tissu voisin modifié et refoulé. En gros donc, une coque avec du pus dedans.

On peut trouver des abcès dans différents organes, (dans la rate, dans le poumon…), mais ce qui nous intéresse ici, ce sont les abcès de la peau (= abcès cutanés) du chat. Dans l’immense majorité des cas, ces abcès sont dûs à la morsure d’un autre chat, mais ça, nous en reparlerons plus loin.

Mon chat a une boule sur la joue !

Comment se présente un abcès cutané de chat ?

Quand il est bien mûr, vu de l’extérieur, c’est une boule (Voir la photo en début d’article, et ci-dessous). Si on appuie sur la boule et que le chat est gentil, on sent que c’est fluctuant, autrement dit qu’il y a du liquide à l’intérieur. Si l’abcès commence juste à se former, ou qu’au contraire, la peau est très distendue par une grande quantité de pus sous tension, on ne perçoit pas nettement le caractère fluctuant. Si le chat n’est pas gentil, on n’a pas le temps de se rendre compte si c’est fluctuant ou pas, et on repart avec un ou deux doigts en moins, parce qu’un abcès, ça fait très mal quand on appuie dessus.

Parfois, on parvient à sentir l’odeur du pus à travers la peau du chat, mais là, il faut que l’abcès soit vraiment très très mûr, et que l’on ait un odorat très très développé.

Un gros abcès, en bas du dos de Fanta, ici endormi : l’abcès est profond, et occupe presque toute la largeur du dos. 

Avant le stade de l’abcès bien mûr… il y a le stade de l’abcès pas encore mûr.

Dans les heures qui suivent la morsure, la zone mordue est « simplement » gonflée et douloureuse, et si l’on palpe attentivement, on arrive souvent à sentir une ou deux minuscules croûtes. Si l’on parvient à arracher ces croûtes et quelques poils autour (sans se faire croquer un doigt), et à regarder l’emplacement ainsi dégagé, on découvre généralement une ou deux minuscules plaies, en forme de dent de chat. Le véritable abcès bien mûr apparaîtra seulement quelques jours plus tard.

Après le stade de l’abcès bien mûr, on a le stade de l’abcès éclaté. La peau qui recouvre la poche de pus se nécrose, se fragilise, et finit par se percer. On a alors la surprise de découvrir une petite mare de sang et de pus, sur le coussin du canapé où le chat s’était installé. Et là, on se dit : « bon sang, mais c’est bien sûr, c’est pour ça qu’il n’était pas en forme depuis 2-3 jours ».

En général, une fois l’abcès percé et au moins partiellement vidé, la tension dans la poche ayant diminué, le chat se sent mieux. Il lèche l’abcès éclaté, avale le pus et un peu de tissu nécrosé. Parfois ça finit par guérir ainsi vaille que vaille, d’autres fois l’abcès se reforme, ou alors la plaie continue à suppurer, et on se retrouve avec une lésion qui traîne, parfois beaucoup plus étendue qu’au départ.

Bon, ce n’est pas très appétissant, mais il faut ce qu’il faut si l’on veut savoir de quoi l’on parle. Et encore, ne vous plaignez pas, vous avez l’image, mais vous n’avez pas l’odeur. Voici donc un abcès bien mûr, lors de son ouverture chirurgicale. L’abcès incisé se trouve en haut à gauche de la photo. Un volet de peau nécrosée a été retiré, et le pus s’écoule maintenant sur le champ chirurgical. Le pus épais et contenant des débris tissulaires, (en bas et à droite de l’image), est caractéristique de ce que l’on trouve habituellement à l’ouverture d’un abcès de chat. Après avoir vu cette photo, on comprend mieux pourquoi il ne faut pas laisser traîner un tel abcès, et pourquoi le chat se sent mieux après traitement !

Où a-t-on le plus de « chances » de trouver un abcès ? Eh bien chez les matous téméraires, (ou chez les femelles belliqueuses, il y en a aussi chez les chats), c’est l’avant du corps qui prend : on s’affronte gaillardement, et les morsures (puis les abcès), se situent donc sur les joues et les pattes avant. Les mâles timides (jeunes, en général), et la plupart des femelles, se font croquer pendant qu’ils/elles tentent de s’enfuir : les morsures (puis les abcès) se situent donc le plus souvent au bas du dos ou à la base de la queue. (Photos ci-dessous). On pourra juger cela binaire et genré… mais le Chat est binaire et genré.

Photo de gauche : nous avons vu Cuba à son arrivée à la clinique, le voici endormi, sa joue gonflée par l’abcès, rasée et désinfectée, prête à être opérée. Le chat a affronté son adversaire, l’abcès se situe à l’avant du corps. Photo de droite : un autre abcès prêt pour les soins, après tonte et désinfection de la région. Cette fois, il s’agit d’une minette qui a essayé de s’échapper, mais qui s’est quand même fait croquer à la base de la queue pendant sa fuite.

En conclusion, si vous voyez une boule qui a poussé en une nuit à la base de la queue de votre chatte de deux ans, et que ça fait mal quand vous appuyez dessus, pas de panique : il y a peu de risques que ce soit un cancer fulgurant ! C’est plus probablement un abcès qui se développe. C’est nettement moins embêtant, mais il faut quand même s’en préoccuper, et faire rapidement soigner la bête !

Comment il a attrapé ça, encore, ce chat ?

Théoriquement, il existe beaucoup d’origines possibles à un abcès de chat, depuis la piqûre toute bête sur une épine, jusqu’à l’exceptionnelle mycose profonde. Dans l’immense majorité des cas cependant, l’abcès résulte de la morsure d’un autre chat, et nous ne nous intéresserons ici qu’à ce type d’abcès. Notons que les abcès sur épillet, fréquents du printemps à l’automne chez les chiens du sud de la France, sont rarissimes, voire inexistants, chez le chat… mais on en a tout de même trouvé un à prendre en photo ! (ci-dessous).

Auriez-vous envie d’avoir ces petites dents pointues plantées bien profondément, dans la joue ou dans le gras de la fesse ?

La bouche d’un chat est un milieu… disons… pas très propre (photo ci-dessus). Ceux qui se sont fait mordre un doigt par un chat, et qui, après une nuit agitée, se sont retrouvés le lendemain matin avec une main ayant doublé de volume, comprendront ce que je veux dire. Germes anaérobies (Peptostreptococcus, Bacteroides, Fusobacterium, Prevotella…), ou aérobies (Pasteurella, Actinomyces)… n’en jetez plus, la bouche est pleine. Contrairement au chien qui lacère et déchire, le chat vous fait juste deux ou trois petits trous bien profonds, qui se referment aussitôt après la morsure. Au fond des trous, toute une population de bactéries qui, quelques secondes plus tôt, s’ébattaient encore dans la salive du chat : situation idéale pour les germes anaérobies, qui peuvent ainsi se développer comme ils aiment, à l’abri de l’oxygène, bien profond dans leur plaie refermée. La suite n’est plus qu’une question de maturation, ce qui sera chose faite en l’espace de quelques jours.

LE contre-exemple, l’exception qui confirme la règle : on opère cet abcès de chat comme tout abcès dû à une morsure… et on tombe sur un épillet ! Mais attention, cela reste vraiment une exception. Autant les épillets sont une cause fréquente d’abcès chez les chiens en été, autant 99,9999 % des abcès de chats sont vraiment dûs à la morsure d’un autre chat !

Bon, et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?

Eh bien une fois repérée la boule douloureuse qui a poussé en 24 heures sur la joue de son matou, on prend rapidement rendez-vous chez son vétérinaire préféré. Un abcès n’est pas une urgence vitale à traiter dans l’heure qui suit, mais d’une part c’est très douloureux pour le chat, d’autre part ces bactéries qui se multiplient et cette grosse poche de pus… on dira ce qu’on voudra,  mais ce n’est quand même pas très sain, et ça peut avoir des conséquences : nous en reparlerons plus loin.

Donc, vous amenez le matou (ou la minette) chez votre vétérinaire, et là, tout va dépendre de l’importance de l’abcès, et des habitudes de chaque praticien.

Si la morsure est récente, et qu’on est au stade du chat fiévreux, avec une patte enflée et douloureuse et les petits trous de morsure visibles au milieu, on pourra normalement se passer d’intervention : une mise sous antibiotique et sous anti-inflammatoire suffira généralement à stopper le processus, et à éviter la formation de l’abcès.

Plusieurs plaies de morsure le long des membres et sous le ventre de Jules, 3 ans, qui a dû bien se castagner avec les chats des alentours ! Pas d’abcès constitué, donc pas de chirurgie nécessaire à ce stade : quelques jours d’antibiotique et d’anti-inflammatoire devraient suffire.

En revanche, si le gros abcès plein de pus est déjà là, on ne pourra pas couper à la chirurgie. La région est alors tondue et désinfectée, l’abcès est incisé et vidé de son pus, puis (et c’est là qu’interviennent les habitudes de chacun), la plaie est laissée entièrement ou partiellement ouverte, ou refermée, ou refermée sur un drain ou sur une mèche, etc. S’il s’agit d’un vieil abcès qui s’est percé, refermé, repercé… la peau sera probablement nécrosée sur une large surface, et devra être recoupée jusqu’à ce qu’on arrive en tissu sain, ce qui peut rendre l’ouverture étendue, et la suture difficile (photos ci-dessous). Dans tous les cas, un dispositif sera mis en place pour que le chat ne puisse pas se lécher et arracher ses points : un pansement si la localisation le rend possible (par exemple, un petit abcès de bout de patte), une collerette dans le cas contraire (par exemple, pour un abcès sur la joue, ou au bas du dos).

Cuba, sous anesthésie générale, avant et après l’intervention sur son abcès de la joue. Sur la photo de gauche, la peau a été rasée et désinfectée. Elle est ensuite incisée, le pus est éliminé, et l’intérieur de l’abcès abondamment lavé. Toutes les petites logettes où pourraient se dissimuler des bactéries sont excisées. La partie la plus fragilisée de la peau ayant été retirée, la plaie est suturée (photo de droite). Une petite ouverture est ménagée en bas de la suture, afin que d’éventuelles sérosités puissent s’écouler. Bien d’autres techniques chirurgicales sont possibles !

Photo de gauche : une situation un peu plus compliquée que dans le cas ci-dessus : ici, la peau est nécrosée sur une large surface, et percée en plusieurs points. Elle ne tiendrait pas si on essayait de la suturer. Après nettoyage et désinfection, la peau est donc recoupée pour éliminer tous les tissus nécrosés (photo de droite). La perte de substance entraînera une tension sur les sutures, mais au moins, celles-ci seront-elles posées sur une peau saine. Ci-dessous, Diabolo, après suture, et avec sa collerette pour éviter qu’il n’arrache ses points !

Evidemment, tout cela s’accompagne des précautions habituelles avant une anesthésie : examen clinique (en particulier auscultation cardiaque) pour tout le monde, bilan sanguin et perfusion pour les chats âgés ou débilités, etc. Un anti-inflammatoire est injecté ou prescrit afin de lutter contre l’inflammation et la douleur. Il est particulièrement important de respecter la dose et la durée du traitement antibiotique qui suit l’intervention, faute de quoi on s’expose à une récidive de l’abcès dans les jours ou les semaines qui suivent. Pour les chats difficiles, il existe des comprimés appétents ou des antibiotiques injectables à effet retard, qui permettent de faire prendre au chat la totalité de son traitement.

Et qu’est-ce qu’il risque, mon chat ?

Bon, c’est son troisième abcès depuis le début de l’année, il a été opéré à chaque fois et ma foi, ça s’est plutôt bien passé, mais ces abcès à répétition… est-ce que ça peut être mauvais pour lui ? Eh bien… oui !

Le premier risque avec les morsures à répétition, c’est la transmission des virus de la leucose féline (FeLV) et du « SIDA du chat » (FIV). Un faible pourcentage de chats est porteur de ces virus dans la population générale, mais ce pourcentage est plus élevé parmi les chats qui traînent et se bagarrent, et les morsures à répétition augmentent évidemment la probabilité d’être contaminé. Une seule morsure peut suffire à transmettre le FeLV ou le FIV.

Les morsures sont probablement la principale cause de pyothorax chez le chat (photo ci-dessous à gauche) : le pyothorax est une accumulation de pus dans la plèvre, tout autour des poumons. Les germes isolés dans les pyothorax sont les mêmes que ceux que l’on trouve dans la bouche du chat. Ces germes arrivent-ils à la plèvre en cheminant depuis un point de morsure éloigné, ou sont-ils inoculés directement dans la plèvre par une morsure pénétrante ? La question n’est pas définitivement tranchée… mais le résultat est le même !

Photo ci-dessus : pyothorax chez un chat. Sur cette radiographie de profil, le tiers ventral du poumon de ce chat apparaît rempli de pus, et un drain thoracique vient d’être mis en place afin de l’aspirer. Photo de gauche : l’échographie cardiaque montre une très importante modification de la forme du cœur chez un chaton, survenue une semaine après l’apparition d’un abcès responsable d’une forte fièvre. Le cœur a retrouvé une forme normale, et le chaton sa santé, après traitement de l’infection.

Enfin, on sait depuis peu qu’une infection et/ou une inflammation (il y a les deux dans un gros abcès), peuvent provoquer une cardiomyopathie, atteinte majeure et souvent mortelle du muscle cardiaque (photo ci-dessus à droite). Le chat peut parfois s’en sortir, et le cœur retrouver une forme et un fonctionnement normaux, si l’on arrive à maîtriser l’infection à l’origine du problème… et que le chat tient bon jusque-là !

Du coup, en prévention, qu’est-ce qu’on fait ?

En prévention, il faut… empêcher le chat (ou la chatte) de se bagarrer ! Plus facile à dire qu’à faire.

La première mesure à prendre est évidemment de stériliser votre félin !! Castrer le chat, ovariectomiser la chatte. Un chat castré a moins tendance à fuguer, se bagarrer (et accessoirement, marquer son territoire dans la maison). 10 à 15 % des chats castrés conservent malgré tout un ou plusieurs de ces comportements désagréables. Une chatte stérilisée n’a plus de chaleurs, et ne se retrouvera donc plus cernée par une meute de matous excités, susceptibles de la mordre assez violemment pendant les saillies… et de s’étriper entre eux. Accessoirement, l’ovariectomie supprime les gestations non désirées, les infections de l’utérus (dues notamment aux prises de pilule), et diminue le risque de tumeurs mammaires, surtout si la stérilisation a été pratiquée avant les premières chaleurs.

Une fois stérilisé, votre matou/minette aura donc moins envie d’aller se promener loin de la maison, et de se bagarrer. Tout risque de morsure ne sera pas supprimé pour autant : même s’il va moins loin qu’avant, votre chat n’aura sans doute pas complètement perdu le goût des ballades et de la chasse, propices aux mauvaises rencontres – surtout la nuit. Vous pouvez essayer de le boucler à l’intérieur à la tombée du jour, mais ce n’est pas chose facile. Vous avez essayé avec votre ado ? ou vos parents ont-ils essayé avec vous ?  (selon le côté de la barrière où vous vous situez). Cela vous donnera une idée de ce qui vous attend avec votre chat interdit de sortie nocturne, sauf qu’en plus, ce dernier risque de se mettre à uriner partout. (Voir l’anxiété des milieux clos dans les fiches comportement de ce site).

Un autre problème est celui des intrus, qui viennent envahir le territoire de votre chat. Empêcher le matou des voisins de venir chercher la bagarre dans votre propre jardin, n’est pas non plus évident. (Nous partons évidemment du principe qu’il est hors de question de faire du mal au chat des voisins). On peut diminuer le risque en évitant de laisser de la nourriture dehors en libre service, ce qui a évidemment pour effet d’attirer tous les chats du voisinage. On peut équiper la  porte d’une chatière, qui reconnaît la puce électronique ou un dispositif fixé au collier de votre chat : ce dernier peut ainsi rentrer manger ou se réfugier à l’intérieur de la maison, en votre absence. Après, pour ce qui est de tenir totalement les intrus à distance… la meilleure solution est peut-être encore de prendre un chien ! Le plus souvent, votre chat s’habituera à lui et réciproquement, mais les chats baladeurs ne s’aventureront plus chez vous.