
Il y a quelques années, une revue médicale publiait le cas d’un très jeune enfant qui avait présenté, en l’espace de quelques mois, une pneumonie, des troubles digestifs, une infection des voies urinaires, une péritonite, et finalement une paralysie des membres inférieurs.
L’exploration de cette paralysie par imagerie avait montré la présence d’un abcès le long de la colonne vertébrale. Le débridement chirurgical de cet abcès avait permis à la fois de guérir la paralysie, et de découvrir au centre de l’abcès… un épillet ! Rétrospectivement, les médecins avaient compris que le jeune enfant avait dû mettre un épillet à la bouche et l’avaler de travers (passage de l’épillet dans le poumon), provoquant ainsi une pneumonie. L’épillet avait ensuite cheminé, traversé le diaphragme, circulé dans le ventre du côté de l’intestin, puis des voies urinaires, provoqué une inflammation de l’abdomen (péritonite), avant d’aller se bloquer le long de la colonne vertébrale, y provoquant la formation d’un abcès. Ce n’est certes pas tous les jours qu’un épillet parcourt un tel circuit chez le chien (ni chez l’enfant, d’ailleurs !), mais ce cas illustre bien le chemin que peut parcourir ce « voyageur », la gravité et le caractère trompeur des symptômes qui en résultent, et la difficulté de localiser l’épillet avant de l’extraire.
C’est quoi, un épillet ?
Les épillets sont des épis de graminées sauvages (le plus souvent Hordeum murinum, ou orge des rats). Ils sont également connus sous toutes sortes d’appellations plus ou moins locales : espigons, crébassats, espangassats, voyageurs, spigaous… Du printemps jusqu’à la fin de l’été, nous en rencontrons beaucoup dans les environs de nos cliniques vétérinaires de Calvisson (Gard) et de Sommières (Gard, limitrophe de l’Hérault)… sans en avoir le monopole, loin de là !

Leur (triste) renommée est due à leur capacité à s’accrocher à toute surface filamenteuse (vêtement, mais aussi pelage d’animal), puis à progresser, toujours dans le même sens. Leur extrémité pointue leur permet en outre de perforer les tissus, y compris la peau. Tous les enfants du sud de la France (peut-être davantage les petits garçons ?) ont joué à se lancer des épillets, comme des fléchettes (ils s’accrochent très bien au pullover de la « cible ») ou à mettre un épillet, pointe vers le haut, dans la manche du pull, au niveau du poignet : à la fin de la récré, on retrouve l’épillet quelque part du côté de l’épaule.
Qu’est-ce que ça fait chez le chien ? (ou le chat ?)
Avec le chien, ça se passe comme avec un pull : l’épillet s’accroche dans les poils, (surtout quand il est bien sec), et commence à avancer. Quand sa pointe arrive au niveau de la peau, il la perfore, et continue à cheminer à l’intérieur, toujours dans le même sens, toujours plus profond. Il peut aussi profiter d’un orifice naturel pour s’introduire : oreille, fourreau, anus…
Si le chien farfouille au milieu d’un champ d’herbes hautes et renifle un bon coup, l’épillet rentrera directement dans le nez, sans avoir besoin de passer par l’étape de l’accrochage dans les poils. Les épillets bien secs de juin-juillet, sont plus dangereux que les épillets verts du début du printemps.
Pour donner une idée, voici à quoi ressemble la promenade de votre chien au printemps, pendant que vous marchez tranquillement sur la route : lui, court dans l’herbe à toute vitesse, farfouillant le nez au ras du sol, et comme vous pouvez le voir sur cette vidéo, il se trouve juste à la bonne hauteur pour les milliers d’épillets qui ne demandent qu’à s’introduire dans ses oreilles, ses yeux, ses poumons s’il court la gueule ouverte, etc.
Dans le détail, les épillets peuvent rentrer :
1 – dans les oreilles :
C’est de loin la localisation la plus fréquente ! lorsqu’un chien se met brusquement à se secouer les oreilles au printemps ou en été, penche la tête d’un côté, refuse qu’on le touche… il y a probablement un épillet là-dessous ! A fortiori si l’oreille coule, suppure, ou sent mauvais. L’épillet s’accroche aux poils autour de l’entrée de l’oreille (les races à poils longs et à oreilles tombantes, (cockers, épagneuls…), sont donc les plus touchées), descend directement au fond du conduit, où il peut arriver qu’il perfore le tympan. S’il passe de l’autre côté et se retrouve dans l’oreille moyenne… ça devient très embêtant, mais heureusement, ce genre de complication est rare.

Quatre épillets fraîchement retirés de l’oreille d’un cocker, à la clinique vétérinaire de Calvisson
Plus rarement, il arrive que l’on découvre par hasard, au cœur de l’hiver, à l’occasion d’un examen de routine, un vieil épillet enrobé de cérumen, dans l’oreille d’un chien qui ne s’en était jamais plaint. Cet épillet a dû rentrer en juin-juillet, se loger dans un coin du conduit où il ne gênait pas trop, et s’y tenir bien tranquille… mais un mouvement du corps étranger peut à tout moment provoquer une lésion du conduit ou une perforation du tympan, et déclencher une otite suppurée.


Du plus petit au plus gros ! Photo de gauche : deux minuscules épillets retirés de l’oreille d’un Jack Russel terrier, rentré du jardin en secouant très violemment la tête. Photo de droite : un autre genre d’épillet, également retiré d’une oreille, mais nettement plus gros !
Notons qu’un ou plusieurs gros épillets peuvent être étonnamment bien tolérés par un chien stoïque, alors qu’une minuscule barbule peut parfois entraîner une très vive réaction chez un chien plus démonstratif.
L’extraction de l’épillet se fait souvent sans problème avec un otoscope et une pince à corps étranger, mais une sédation est souvent nécessaire (vidéo ci-dessous).
Extraction d’un épillet de l’oreille d’un chien sous sédation : la douleur était trop forte pour réaliser l’extraction sur le chien vigile.
2 – dans le nez :
Il s’agit probablement de la deuxième localisation, par ordre de fréquence. Le chien renifle activement au milieu des hautes herbes, à la recherche d’une odeur de lapin, et revient tout à coup en retroussant une de ses narines et en éternuant violemment, au point de se taper le nez contre le sol et de se faire saigner. L’extrémité de l’épillet dépasse parfois encore de la narine, mais il est rare que l’on arrive à s’en saisir vu l’état d’agitation du chien, et encore plus rare que l’on arrive à l’extraire, à cause de la difficulté à faire reculer un épillet : on se retrouve généralement avec une petite barbule cassée entre les doigts, tandis que le reste de l’herbe poursuit son avancée à l’intérieur du nez.
Dans le meilleur des cas, à force de reniflements, l’épillet peut remonter jusqu’au fond du nez, tomber dans la gorge, et être avalé et éliminé avec les aliments. S’il tombe du mauvais côté et part en direction des poumons… c’est beaucoup plus embêtant ! (voir plus loin). Plus souvent, il se coince quelque part à l’intérieur du nez et n’en bouge plus, provoquant une rhinite avec jetage, éternuements et reniflements. Notons qu’un épillet est rarement rejeté lorsque le chien éternue, à cause de sa structure qui le conduit à avancer toujours dans le même sens.

Extraction d’un épillet nasal : le chien est endormi, une sonde trachéale est mise en place afin d’éviter qu’un éventuel saignement dans le nez ne puisse s’écouler dans le poumon. Le chien respire à travers la sonde un mélange d’oxygène et d’isoflurane, un anesthésique gazeux. Les deux narines sont explorées à l’aide d’un otoscope. Une fois l’épillet repéré, il est retiré à l’aide d’une pince à corps étranger.
Il est très rare de pouvoir retirer un épillet nasal chez un chien vigile : il faut vraiment que le chien soit très stoïque, et que l’épillet ne soit pas bien loin… ce qui ne se produit pas souvent. Dans la grande majorité des cas, le chien doit être au moins sédaté, voire endormi, la trachée intubée pour sécuriser l’entrée des voies respiratoires, et l’épillet est alors retiré plus ou moins facilement, à l’aide d’un simple otoscope (photos ci-dessus). Si l’on ne trouve rien, et que le chien ne renifle ni n’éternue plus, on peut penser que l’épillet a été rejeté ou plus probablement avalé, et alors tout va bien. Là où ça se corse, c’est si l’épillet est introuvable à l’otoscope, et que le chien continue à éternuer : cela signifie que l’épillet est toujours là, mais qu’il est monté loin dans les fosses nasales, ou bien qu’il se trouve de l’autre côté des choanes. (Les choanes étant deux orifices situés à l’extrémité postérieure des cavités nasales, et qui débouchent au-dessus du palais, faisant donc communiquer le nez et le fond de la gorge). Pour partir à la pêche à l’épillet, il faudra alors sortir les endoscopes, pour pouvoir remonter jusqu’au fond des fosses nasales (en passant par devant), ou bien explorer les choanes (l’endoscope va jusque dans la gorge, fait demi-tour, revient en passant au-dessus du palais, et atteint donc le fond du nez en passant donc par derrière). Tout cela sous anesthésie générale, bien sûr (photos ci-dessous).
Photo de gauche : loin au fond du nez d’un jeune Beagle nommé Happy, une barbule d’épillet dépasse d’un cornet nasal. Les saignements de nez en ont rendu difficile l’extraction par endoscopie, mais celle-ci a pu être réalisée malgré tout. Photo de droite : gros épillet planté dans l’une des choanes de Chloé : le moment où cet épillet a été retiré est immortalisé sur la photo ci-dessous.

Chloé, Cavalier King Charles de huit ans, a été vue pour raclements de gorge, et un gros épillet a été retiré (sous sédation et en trois morceaux), de son amygdale droite. Deux jours plus tard, la chienne continuant à renifler et à racler sa gorge, une exploration du nez a été entreprise à l’otoscope, mais aucun épillet n’a été visualisé. La recherche a donc été poursuivie par endoscopie, en passant par la bouche et en revenant en arrière au-dessus du voile du palais : un épillet a alors été repéré dans une choane (photo en haut à droite). Sur la photo ci-dessus, on voit l’épillet juste après son extraction, encore tenu dans la pince qui émerge du canal opérateur de l’endoscope.
il est beaucoup plus rare d’avoir à retirer un épillet du nez d’un chat… mais cela arrive tout de même ! (photos ci-dessous).
Photo de gauche : une barbule d’épillet dépasse de la narine droite de Bounty, chat de douze ans : il serait tentant d’essayer de tirer dessus, mais en admettant que le chat se laisse faire, on serait sûr de casser la barbule et de laisser l’épillet à l’intérieur du nez. Photo de droite : Bounty est donc sédaté, et l’épillet est extrait dans sa totalité.
3 – dans l’œil :
Si votre toutou revient du champ d’à côté avec un œil à moitié fermé, ne pensez pas qu’il doit faire une allergie, qu’on va lui mettre le fond de collyre qui traîne dans l’armoire à pharmacie, et qu’on l’amènera chez le vétérinaire si ça ne passe pas au bout de deux ou trois jours : il est très probable qu’il se soit mis un épillet dans l’œil, en particulier sous le corps clignotant, encore appelé « troisième paupière ». Il est important de retirer cet épillet aussi tôt que possible (une sédation sera souvent nécessaire), faute de quoi les frottements de l’herbe sur la cornée auront tôt fait de provoquer un ulcère, parfois difficile à guérir, et pouvant conduire, dans les cas les plus graves, à la perforation de la cornée et à la perte de l’œil. Plus rarement, un épillet peut pénétrer dans le canal lacrymal, entraînant une suppuration chronique des voies lacrymales.
Notons que le chat attrape beaucoup moins d’épillets que le chien, mais que lorsqu’on en trouve dans cette espèce, c’est généralement dans l’œil !


Epillet dans l’œil d’un chat (photo de gauche), et après son extraction (à droite) : on constatera que ce que l’on voit dépasser de la paupière n’est que la partie émergée de l’iceberg !
4 – dans la bouche :

Barbule d’épillet ayant perforé la gencive, découverte à l’occasion d’un détartrage chez une Yorkshire terrier de treize ans. En orange au second plan : le ballonnet de la sonde trachéale.
Pour une raison qui n’appartient qu’à eux, certains chiens (et chats également !) vont régulièrement manger de grandes quantités d’herbe… et se retrouvent avec des épillets plein la bouche ! On découvre ces épillets plantés dans la gencive (photos ci-dessus etci-dessous), ou dans les amygdales (photo de droite : vue à l’endoscope d’une barbuled’épillet dépassant de l’amygdale, chez une jeune chienne labrador), entre deux dents, ou dans des poches de gencive, pour peu que celle-ci soit un tantinet décollée. Une sédation est le plus souvent nécessaire pour réaliser l’examen de la bouche et retirer le corps étranger.

Dans les cas les plus embêtants, les épillets traversent la muqueuse buccale, et partent se promener vers le bas (abcès de l’auge, entre les mâchoires… ce qui est gênant), ou bien vers le haut (abcès derrière un œil, ce qui aura tendance à pousser ce dernier hors de son orbite… et là, c’est évidemment encore plus embêtant !
Photo de gauche : Chez ce jeune berger australien qui déglutissait, bavait et montrait des signes de douleur de bouche, l’examen sous sédation a révélé la présence d’un abcès sous la langue. Un épillet (photographié ici pendant son retrait), était profondément enfoncé dans un trou, au milieu de l’abcès. Photo de droite : Épillet planté dans la gencive d’un chat persan, entre babine supérieure et incisives.

La palme pour Charly, Border Colley qui avait dû se prendre pour un mouton avec ces très nombreux épillets au fond de la bouche ou entre les dents, et d’autres encore dans les cavités nasales…
5 – dans les voies génitales :
Que ce soit chez le mâle ou chez la femelle, les voies génitales constituent une porte d’entrée bien tentante pour un petit épillet.
Chez la chienne, l’épillet rentre par la vulve. Deux directions s’offrent alors à lui : il peut remonter le long du vagin (provoquant des pertes vulvaires – vidéo ci-dessous), puis le long d’une corne utérine (photo un peu plus bas), qu’il finira éventuellement par perforer pour se retrouver dans la cavité abdominale, provoquant alors une péritonite. Il peut aussi se diriger vers la fosse clitoridienne, et soit y rester coincé (entraînant là aussi des pertes vulvaires), soit traverser la paroi vaginale et partir se promener sous la peau du ventre, provoquant ainsi fistule et abcès.
Visualisation, puis extraction d’un épillet, chez une chienne berger australien de onze ans, qui présentait des pertes vaginales, bien qu’étant stérilisée. Le début de la vidéo montre les parois enflammées du vagin, et le passage au-dessus du méat urinaire (= l’arrivée de l’urètre en provenance de la vessie). L’endoscope progresse le long du vagin jusqu’au col de l’utérus, 20 cm plus loin, où un épillet est localisé, puis extrait.

Celui-ci ne s’est pas contenté de rentrer dans le vagin : se prenant sans doute pour un spermatozoïde, il a franchi le col de l’utérus, avant de remonter jusqu’à l’extrémité de l’une des deux cornes, provoquant des pertes vaginales inattendues, chez cette chienne stérilisée. L’épillet est visible en haut à gauche de la photo, après hystérectomie (= retrait chirurgical de l’utérus), et incision de la corne pour mettre en évidence l’importun.
Chez le mâle, l’épillet rentre dans le fourreau. Il peut y rester coincé, entraînant un abcès et des pertes purulentes, ou bien transpercer la muqueuse du fourreau avant d’aller, là aussi, se promener sous la peau du ventre et y former des abcès.


Photo ci-dessus : cet épillet est rentré par l’extrémité du fourreau de Cookie, Fox terrier de six ans (à gauche), est remonté jusqu’à l’extrémité du fourreau (à droite), et coincé là, y a provoqué un abcès. Ci-contre : l’épillet est repéré par échographie au milieu de l’abcès. Le cône d’ombre au milieu de l’image correspond à la pince à corps étranger avec laquelle l’épillet sera extrait, sous guidage échographique. La même intervention en live, à la fin de cet article.
6 – dans les sacs anaux :
Les sacs anaux, souvent improprement appelés glandes anales, sont des replis de peau formant, comme leur nom l’indique, une sorte de sac, situé de part et d’autre de l’anus du chien, et s’ouvrant juste au bord de celui-ci par un petit conduit.
Les sacs anaux contiennent une substance plus ou moins pâteuse et très nauséabonde… tout au moins pour le nez délicat des humains, les chiens trouvant cela très intéressant : le contenu des sacs anaux renferme en effet des phéromones, qui donneront au chien qui les renifle toutes sortes d’informations passionnantes de la part de celui qui les a déposées. De temps en temps, et surtout chez les chiens de petites races, les sacs anaux peuvent se boucher, s’enflammer, s’abcéder… ce qui se traduira par des démangeaisons (le chien « fait le traineau » ou se lèche sans arrêt cette région), de la douleur, des écoulements purulents. Attention, le petit conduit qui constitue l’entrée du sac (ou la sortie, selon l’endroit où l’on se place), est évidemment bien tentant pour un petit épillet : en été, dans le sud de la France, un abcès de sac anal devra donc toujours conduire à rechercher un épillet, d’abord en aveugle à la pince, puis, en cas de persistance des symptômes, par exploration chirurgicale.
Attention, comme nous l’avons déjà vu, un épillet a la désagréable habitude de s’enfoncer droit devant lui, ce qui, dans cette localisation, signifie le long du rectum, vers l’intérieur du bassin. Donc si vous voyez un abcès au bord de l’anus de votre chien pendant les mois où il y a des herbes sèches, ne tardez pas à consulter ! l’épillet sera beaucoup plus facile à retirer s’il est encore dans le sac anal, juste sous la peau.
C-contre : Extraction d’un épillet d’un abcès du sac anal, à gauche de l’anus, chez Brutus, griffon de quatre ans (clinique vétérinaire de Villevieille).

7 – n’importe où sous la peau :
Pas forcément besoin d’une porte d’entrée particulière, l’épillet s’accroche dans les poils, progresse, atteint la peau qu’il transperse, et continue à cheminer dans le tissu sous-cutané en créant des fistules, sortes de galeries qu’il creuse au fur et à mesure de sa progression (ci-dessous : un épillet en train de pénétrer dans la peau d’un berger allemand : découverte fortuite, lors de la tonte du chien, avant une chirurgie).

Du pus s’écoule jusqu’à l’extérieur, le long de ces fistules. Les épillets pénètrent souvent entre deux doigts, zône à peau fine où il est facile de s’accrocher, et peuvent ensuite remonter assez haut le long de la patte : le chien passe alors des heures à se lécher entre les doigts, et un petit abcès peut être observé à cet endroit. Ils peuvent aussi traverser la peau un peu n’importe où (sous le ventre, le long des flancs…), notamment chez les chiens à sous-poil dense, comme les saint-bernard, bouviers bernois, montagnes des Pyrénées, ou même bergers allemands. Notons qu’un épillet qui chemine sous la peau depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, peut être parti absolument n’importe où, parfois très loin de son point d’entrée !
Photo de gauche : un abcès, situé entre les doigts d’un springer spaniel, est incisé sous anesthésie générale. Photo de droite : une barbule d’épillet est extraite de l’abcès.
Photo de gauche : ça se passe toujours entre les doigts, mais on sort un peu du cadre des épillets, avec cet énorme éclat de bois, retiré d’un espace inter-digité chez Charlie, Jack Russel de quatre ans. Photo de droite : retour aux épillets baladeurs, avec celui-ci, tout juste extrait d’une fistule, à la base du scrotum d’un bobtail.

Les chats aussi (ter) : on dit avec raison que les abcès de chat sont toujours dûs à la morsure d’un autre chat, eh bien… presque toujours, en fait ! L’exploration chirurgicale de celui-ci, à la clinique vétérinaire de Calvisson, a permis de découvrir un épillet !
8 – dans les poumons :
Un chien qui vient de passer dix minutes à courir comme un dératé, bouche grande ouverte, au milieu d’un champ de hautes herbes, et qui revient en toussant piteusement… a probablement « avalé » dans sa course un épillet, malencontreusement parti du mauvais côté. Il est alors essentiel de récupérer cet épillet le plus rapidement possible, tant qu’il se trouve encore dans une des premières bronches, en utilisant un endoscope (voir les vidéos, ci-dessous et en fin d’article). Faute de quoi l’épillet, fidèle à son habitude, progressera le long de la bronche, s’enfonçant toujours plus profondément dans le poumon, jusqu’à ce qu’il devienne impossible de le récupérer (photos ci-dessous). Les conséquences habituelles en sont une pneumonie (abcès de tout un lobe pulmonaire autour de l’épillet), un pneumothorax (lorsque l’épillet sort du poumon en le perforant), ou une pleurésie (il nous est déjà arrivé de trouver un épillet flottant dans le liquide de rinçage, lors de l’exploration chirurgicale d’un pyothorax). Heureusement, il arrive aussi parfois que l’épillet s’enkyste dans un coin du poumon, et que le chien continue à vivre sa vie sans autre dommage.
Photo ci-dessus à gauche : très gros épi de graminée, juste après son extraction par endoscopie de l’une des bronches souches d’un labrador qui toussait et crachait du sang depuis plusieurs semaines. Photo de droite : ici, l’épillet n’a pas été retiré pendant qu’il était encore dans les bronches : il a donc pu cheminer tranquillement à travers le poumon, jusqu’à en sortir par ce gros trou, visible au milieu d’un lobe pulmonaire. Ce lobe va être retiré chirurgicalement (lobectomie). Quant à l’épillet, il a été retrouvé flottant dans du pus, à l’intérieur de l’espace pleural.
Gros épillets, coincés dans les bronches chez une jeune labrador. Celui de droite a déjà progressé au-delà de la troisième bifurcation bronchique, et se trouve maintenant dans les petites bronches.
Recherche et découverte, en live, d’un épillet bronchique chez Gina, jeune épagneul breton de trois ans. Cette chienne était référée à la clinique vétérinaire de Calvisson car elle toussait depuis un mois, malgré les traitements anti-tussifs classiques. L’exploration des différentes bronches a permis la mise en évidence d’un épillet, dont l’extraction est montrée sur une autre vidéo, à la fin de cet article.
9 – …et dans le ventre !
Ce n’est pas le cas de figure le plus fréquent, mais une fistule, ou simplement un gonflement dans la région des lombes, nous conduit parfois jusqu’à un épillet caché… sous un rein !
Autre cas qui pourrait dérouter : une jeune chatte d’un an présentée pour amaigrissement et forte fièvre. L’examen clinique, puis l’échographie, ont permis de mettre en évidence une importante quantité d’un liquide épais à l’intérieur de l’abdomen (photo ci-dessous à gauche). L’exploration chirurgicale a effectivement confirmé l’existence d’une péritonite, tout le ventre de la minette étant rempli d’un pus grumeleux. L’abdomen a été abondamment rincé avec plusieurs litres de soluté stérile tiède… et nous avons soudain vu passer un épillet dans le tuyau de l’aspirateur chirurgical, au milieu du liquide de rinçage !

Photo de gauche : image de péritonite chez une jeune chatte, présentée pour amaigrissement et abattement, avec une forte fièvre : les anses intestinales flottent au milieu du pus, et l’aspect très échogène de la graisse témoigne d’une forte inflammation. Au cours de l’exploration chirurgicale, l’épillet présenté sur la photo ci-dessous a été retrouvé au milieu du liquide de rinçage.

On peut toujours s’interroger sur la route qu’emprunte un épillet pour se retrouver dans l’abdomen. Les possibilités sont multiples : entrée par les voies respiratoires, puis traversée du diaphragme comme dans le cas du jeune enfant présenté en introduction, entrée plus « naturelle » par les voies digestives, et traversée de la paroi de l’estomac ou de l’intestin, entrée par les voies génitales ou urinaires, comme dans le cas présenté un peu plus haut, où l’on voit un épillet traversant la paroi utérine et tout prêt à s’évader dans l’abdomen, perforation de la peau, puis des plans musculaires… les possibilités ne manquent pas !
Alors, qu’est-ce qu’on fait ?
Le traitement consiste évidemment à retirer l’épillet, ce qui est parfois plus facile à dire qu’à faire !
1 – Les cas simples
En général, pas trop de problème si l’épillet est rentré dans une oreille ou dans un œil : pour l’oreille, une sédation sera parfois nécessaire. Pour le nez, une sédation, voire souvent une anesthésie, seront presque toujours obligatoire, excepté chez un chien (ou un chat) vraiment très stoïque (vidéo en début d’article), mais sauf exception (comme un passage de l’autre côté du tympan ou dans un canal lacrymal), l’épillet ne peut pas se cacher bien loin, et sera retiré à l’aide d’une simple pince (dans l’œil), ou d’un otoscope et d’une pince à corps étranger (dans l’oreille). Après, il restera à gérer les dégâts causés par le séjour de l’herbe, (otite suppurée, ulcère cornéen…), mais au moins la cause du problème aura-t-elle été retirée.
Le truc à savoir : s’il est évident que votre chien s’est mis un épillet dans l’oreille (tout allait bien au départ en promenade, et là, il sort d’un champ d’herbes hautes en secouant frénétiquement la tête), et s’il est 21 heures un dimanche soir, vous pourrez probablement éviter de partir à la recherche du vétérinaire de garde en versant un peu d’huile de table dans l’oreille du chien : cela aura pour effet de ramollir l’épillet, qui cessera alors de piquer les parois du conduit auditif, donc de faire mal, et vous pourrez attendre (à peu près) tranquillement la journée du lundi.
Evidemment, si le chien continue à se plaindre vingt ou trente minutes après avoir mis de l’huile, il faudra se décider à téléphoner à votre vétérinaire pour faire retirer l’épillet sans plus attendre !

Un otoscope, avec des embouts de différentes tailles, et une pince à corps étranger, sont suffisants pour retirer un épillet d’une oreille.
Pour les épillets ayant pénétré par une voie naturelle autre que le conduit auditif, (nez, vagin, fourreau, sac anal…), on reste encore dans du classique, et les choses ne seront pas trop compliquées… à condition tout de même que le corps étranger ne soit pas parti se promener trop loin. On le trouve et on l’extrait généralement facilement, sous sédation ou sous anesthésie générale, au milieu des cornets nasaux (photo de gauche), dans la fossse clitoridienne, planté au fond du fourreau, ou au milieu du sac anal abcédé (photo plus haut). Evidemment, si l’épillet est parti dans le ventre ou dans le poumon après avoir perforé la voie naturelle par laquelle il est entré, les choses se corsent, et nous en reparlerons plus loin.

Quand il n’y en a plus, il y en a encore : deux épillets dans la narine gauche de ce chien, qu’on a déjà croisé plus haut dans cette page ! une anesthésie générale a été nécessaire, mais à part ça, comme pour l’oreille, l’extraction n’est pas trop compliquée ; à condition toutefois que l’épillet ne soit pas remonté trop loin, sinon il faudra sortir l’endoscope !
2 – Un peu moins simple : localiser l’épillet
Si l’épillet est parti se promener sous la peau, les choses sont déjà plus compliquées, car ce n’est pas pour rien que ces brins d’herbe ont gagné le surnom de « voyageurs », et on les retrouve parfois à plusieurs dizaines de centimètres de leur point d’entrée.
Il y a maintenant quelques années, la recherche se faisait à l’aveugle, en explorant l’abcès ou la fistule à partir du point d’entrée, avec une pince à corps étranger. La chance et l’expérience permettaient souvent de ramener l’épillet en quelques secondes à quelques minutes, mais si la pêche s’avérait infructueuse, il fallait intervenir chirurgicalement, et rechercher l’épillet le long de la fistule… mais parfois aussi au cœur d’un énorme abcès – autant rechercher une aiguille dans une botte de foin ! ((photos ci-dessous). Aujourd’hui, l’échographie est utilisée en première intention, au pire après quelques minutes de recherche en aveugle, et permet dans une grande majorité de cas de confirmer (ou pas !) la présence de l’épillet, (parce qu’après tout, des fois on a un bel abcès causé par autre chose), et de le localiser en vue de son extraction. Lorsqu’on ne voit vraiment rien en échographie, eh bien on opère l’abcès classiquement, on le vide, on draine… et si par malheur il se reforme dix ou quinze jours plus tard, on repart en échographie à la recherche de l’éventuel épillet, sur un abcès généralement plus localisé que lors de la première chirurgie. Avant l’échographie, plusieurs interventions de ce genre étaient parfois nécessaires avant de finir par trouver… ou pas, le corps étranger. Aujourd’hui, avec les moyens d’imagerie dont nous disposons, ce genre de situation est tout de même beaucoup plus rare.


Photo de gauche : volumineux abcès à l’arrière de la cuisse, chez un labrador de dix ans (qui avait également un épillet dans l’oreille). On devine le point d’entrée de l’épillet au milieu de l’abcès. Photo de droite : traitement chirurgical à la clinique vétérinaire de Villevieille : la peau nécrosée a été incisée, et l’abcès est maintenant largement ouvert. Après nettoyage du pus, l’épillet est repéré et extrait du tissu sous-cutané, très remanié. Tout ce tissu sous-cutané sera retiré, avant fermeture.
Comme nous l’avons vu plus haut, l’échographie tissulaire est aujourd’hui utilisée en routine pour rechercher les épillets : on sait ainsi précisément où ils se trouvent, à quelle profondeur aller les chercher… et parfois, ce n’est pas du tout du tout là où on l’aurait imaginé ! (voir le cas décrit ci-dessous). Dans pas mal de cas, on peut même extraire l’épillet sans passer par la chirurgie, uniquement sous contrôle échographique, en passant une pince à corps étranger par une petite ouverture ou une fistule (vidéo plus loin).

Photo ci-dessus : abcès évoluant depuis plusieurs semaines sur la patte avant droite de Bill, cocker de un an. Du pus s’écoule en permanence par la fistule proche du poignet, à gauche de la photo.
Alors qu’il aurait été logique de penser que l’épillet aurait cheminé jusqu’en haut de l’avant-bras du chien (à droite), créant ainsi un abcès sur toute la longueur de celui-ci, l’échographie a permis de localiser un long corps étranger (2,5 cm) enfoui à plus d’un cm de profondeur, juste à la verticale de la fistule. La recherche à la pince à cet endroit a permis de retirer un épillet, en trois fragments (photos ci-dessous), sans avoir recours à la chirurgie.


Un autre exemple de l’intérêt de l’imagerie, dans la recherche des épillets (photos ci-dessous) : cette chienne Berger australien d’un an, qui avait par ailleurs plusieurs épillets dans une oreille, présentait un abcès plus que mûr sur une mamelle. L’échographie a montré la présence d’un épillet de 2 cm de long, prolongé par une longue barbule, à 6 mm de profondeur en plein milieu de l’abcès. L’ouverture de l’abcès a permis la découverte de l’épillet à l’endroit prévu, et surtout le retrait de la barbule, en trois morceaux, à l’intérieur d’une fistule. Sans l’examen échographique préalable, cette discrète barbule aurait pu passer inaperçue au milieu des tissus abcédés. A noter que chez une chienne plus âgée, et sans mise en évidence de l’épillet par échographie, il aurait été possible de suspecter une tumeur mammaire abcédée et de s’engager inutilement dans une chirurgie beaucoup plus lourde.




Les exemples ci-dessus montrent qu’une fois que l’on sait où se trouve l’épillet, il est évidemment plus facile de le trouver et de le retirer chirurgicalement. Mais le top du top, c’est quand même d’aller le chercher sans ouvrir, en passant sa pince à corps étranger par une petite incision ou mieux, par une fistule existante, et de le saisir, puis le sortir, en se guidant de manière échoguidée : un exemple ci-dessous, en vidéo.
Voici ce que l’on voit sur l’écran pendant une extraction échoguidée : la pince tâtonne un peu autour de l’épillet, le saisit sans pouvoir l’extraire, (on voit l’épillet qui se tord à plusieurs reprises), et puis finalement, pffuit ! l’épillet disparaît, arraché par la pince, hors de sa fistule ! Et zou !
3 – Les cas franchement compliqués !
Alors même si certains épillets qui sont rentrés sous la peau, comme dans les exemples ci-dessus, peuvent partir se promener très loin et provoquer de gros dégâts, (nous avons vu des chiens avec un phlegmon occupant tout leur arrière-train), et même si la recherche s’apparente parfois à celle d’une aiguille dans une botte de foin… on n’en reste pas moins sous la peau, à portée de l’échographe et d’un geste chirurgical somme tout classique. N’oublions quand même pas le cas des chiens à sous poil dense, (Terre-Neuve, Montagne des Pyrénées…), chez qui l’on découvre, après tonte des poils du ventre et des flancs, des dizaines de fistules, chacune ayant évidemment son épillet à l’extrémité. Tout cela est évidemment bien embêtant, mais il y a pire.
On a déjà vu plus haut des épillets se promener dans l’abdomen, quelle que soit leur porte d’entrée : une chirurgie abdominale est alors nécessaire. Chirurgie d’autant plus compliquée que le corps étranger pourra se cacher n’importe où, au milieu des organes baignant dans un exsudat purulent, voire sous la coque d’un abcès pas toujours facilement repérable.
Si l’épillet a été reniflé, ou aspiré par un chien enthousiaste qui court bouche grande ouverte au milieu d’un champ, et qu’à la suite d’une « fausse route », ledit épillet est parti du mauvais côté et se retrouve dans une bronche, il faudra alors le récupérer sous endoscopie – ce qui peut s’avérer délicat, surtout sur un animal de petit format avec des bronches de faible diamètre, ou si l’épillet est bien coincé à l’intérieur d’une petite bronche spasmée par l’inflammation. Et à condition encore qu’il ne se soit pas enfoncé trop loin à l’intérieur du poumon, hors d’atteinte de l’endoscope : sinon, il y aura risque de pneumonie, pleurésie ou pneumothorax, et il pourra être nécessaire d’ouvrir le thorax afin de retirer un lobe du poumon, ou de partir dans une recherche délicate de l’épillet baladeur dans l’espace pleural. Heureusement, ce dernier cas de figure ne se présente pas trop souvent, et la plupart du temps, l’extraction peut se faire sous endoscopie !

Extraction réussie chez une jeune épagneul qui toussait depuis trois mois, après avoir passé une heure à courir dans un champ de blé. Ci-dessus à gauche : une longue barbule émerge d’une bronche du lobe caudal du poumon droit. A droite : contrôle de la bronche après extraction de l’épillet. Il n’y a pas d’autre corps étranger visible, mais la muqueuse est très enflammée, et on note un important spasme de la bronche. Une autre extraction, celle-ci en live, est visible sur la vidéo ci-dessous.
Extraction réussie de l’épillet bronchique dont on a pu voir la découverte, un peu plus haut dans cet article : la barbule par laquelle l’épillet est attrapé ne s’est pas cassée pendant l’extraction. Ouf !
Il existe enfin un certain nombre d’endroits où il sera bien difficile d’atteindre l’épillet baladeur : en arrière d’un œil, dans une région où passent des nerfs et/ou de gros vaisseaux, derrière un rein (voir le cas décrit à la fin de cet article)… Dieu merci, même si ce genre de recherche, parfois difficile, n’est pas exceptionnel pendant les mois d’été, les cas vraiment compliqués, où l’on doit intervenir plusieurs fois, parfois sans parvenir à trouver l’épillet au bout du compte… sont finalement assez rares.
Et comment empêcher ça ?
Difficile de supprimer totalement le risque, mais on peut tout de même le minimiser :
1 – En supprimant les poils !
La solution la plus évidente pour empêcher un épillet de s’accocher aux poils est… de supprimer les poils ! totalement ou en partie, avant et pendant la saison des épillets, surtout s’il s’agit d’un chien aux poils longs et frisés. On peut raisonnablement se limiter à la face interne des oreilles, autour de l’entrée du conduit auditif, et à l’extrémité des pattes, jusqu’au dessus des doigts (photos ci-dessous). Mais pour les chiens à sous-poil dense et qui vivent au milieu d’herbes hautes, il peut être intéressant de faire raser tout le dessous du corps une ou deux fois pendant la saison estivale : ça ne se voit pas ou peu, et ça peut éviter bien des désagréments. Il nous arrive même de rencontrer des briards ou des bobtails entièrement rasés, en début d’été : le résultat esthétique est contestable, mais le chien a moins chaud, et il risque moins d’ennuis non seulement avec les épillets, mais aussi avec tous les problèmes de macération (dermites pyo-traumatiques, larves de mouches…). Et c’est vrai aussi pour les petits chiens ! (Ci-contre, Fibule : c’est sûr que les épillets ont de quoi s’accrocher !)

On peut aussi recouvrir les parties du corps où les épillets ont le plus l’habitude de s’accrocher : bonnet ou résille autour des oreilles, et pourquoi pas petites bottines aux pieds ? (voir plus bas la photo de Gwinny). Soit dit en passant, il n’est pas interdit de raser les oreilles ET de mettre un bonnet !
Oreille d’un berger des Pyrénées, avant (photo de gauche), et après la tonte (photo de droite) : le risque d’attraper des épillets dans l’oreille est nettement diminué dans ce dernier cas !


Photo de gauche : plusieurs épillets, plantés entre les doigts de la main gauche d’un chien, ont été retirés, et la main droite a été rasée, en prévention. Photo de droite : l’arme fatale pour empêcher les épillets de rentrer dans une oreille : un bonnet qui recouvre entièrement les oreilles de Gwinny !
2 – En supprimant les herbes !

La deuxième solution pour empêcher un épillet de s’accocher aux poils est… de supprimer les épillets, en rasant les herbes hautes, et en éliminant les restes de tonte.
Evidemment, il y aura toujours un petit bouquet d’herbes que l’on aura oublié dans un coin, et dans lequel le chien s’empressera d’aller mettre son nez, mais le risque sera tout de même bien diminué !
3 – En supprimant les promenades… dans les endroits à risque !
La troisième solution pour empêcher un épillet de s’accrocher aux poils est… de promener le chien dans des endroits sans épillets. Cela peut rendre la promenade un peu compliquée, mais pendant les mois chauds où les herbes sont les plus sèches, il vaut mieux tenir son chien en laisse lorsque l’on chemine à proximité d’un champ d’herbes hautes. Et au retour à la maison, bien inspecter l’animal pour retirer tous les épillets qui peuvent être accrochés dans son pelage.
Bon, je vous l’accorde, les solutions 2 et 3 ne sont pas toujours faciles à mettre en œuvre !
Conclusion
Bon, pour conclure avant la présentation de deux cas cliniques évidemment un peu complexes, vous aurez compris que si, pendant les mois d’été, au retour d’une promenade, votre chien secoue vigoureusement les oreilles, éternue violemment, garde un œil fermé, se met brusquement à tousser, ou encore si vous découvrez entre les doigts ou sous le ventre de Snoopy, un petit abcès qu’il lèche sans arrêt… si votre chienne stérilisée a des pertes vaginales… si votre chien se réveille un matin avec une joue énorme… il sera urgent de consulter !
2 histoires de chien (et d’épillet)
