Un rétrovirus
Le FIV, comme le FeLV, est un Rétrovirus (virus à ARN). Il présente des analogies avec le virus du SIDA humain (HIV), du point de vue de la structure et du génome. Cependant, il n’existe absolument aucun risque de transmission aux humains.
Un rétrovirus

Le FIV, comme le FeLV, est un Rétrovirus (virus à ARN). Il présente des analogies avec le virus du SIDA humain (HIV), du point de vue de la structure et du génome. Cependant, il n’existe absolument aucun risque de transmission aux humains.

Un déficit immunitaire

Le FIV provoque un déficit immunitaire qui rend le chat sensible à toutes sortes d’agents infectieux. On observe notamment des gingivo-stomatites, des coryzas chroniques, des abcès à répétition… Il facilite aussi le développement de tumeurs (lymphomes notamment). Malgré tout, de nombreux chats infectés par le FIV ne développeront jamais la maladie.

Un déficit immunitaire

Le FIV provoque un déficit immunitaire qui rend le chat sensible à toutes sortes d’agents infectieux. On observe notamment des gingivo-stomatites, des coryzas chroniques, des abcès à répétition… Il facilite aussi le développement de tumeurs (lymphomes notamment). Malgré tout, de nombreux chats infectés par le FIV ne développeront jamais la maladie.

Limiter les contacts
Les traitements étant d’une efficacité inconstante, le mieux est d’éviter d’être contaminé ! Il n’existe pas de vaccin. Le virus se transmettant quasi-exclusivement par morsure, la meilleure prévention est d’éviter autant que possible les contacts (et surtout les bagarres), avec des chats inconnus et/ou non testés.
Limiter les contacts

Les traitements étant d’une efficacité inconstante, le mieux est d’éviter d’être contaminé ! Il n’existe pas de vaccin. Le virus se transmettant quasi-exclusivement par morsure, la meilleure prévention est d’éviter autant que possible les contacts (et surtout les bagarres), avec des chats inconnus et/ou non testés.

Le virus de l’immunodéficience féline (FIV) a été isolé pour la première fois en 1986 en Californie, dans un groupe de chats pérsentant un déficit immunitaire, et non infectés par le virus leucémogène félin (FeLV). Des études rétrospectives, réalisées sur des sérums congelés, ont montré que le FIV existait déjà en 1968 aux USA et au Japon, en 1972 en Australie, et en 1974 en France.

C’est qui, ce virus ?

Le FIV est un Rétrovirus (virus à ARN), comme le virus FeLV, dont il diffère cependant par la forme, le génome, les protéines qui le composent, et la pathogénie chez le chat. Il appartient au genre des Lentivirus (ou virus lents). Il présente de fortes analogies avec le virus du SIDA humain (HIV), du point de vue de la structure et du génome. Tous deux possèdent une très importante variabilité génétique. Le FIV se réplique principalement dans les lymphocytes T4 (Helpers) du chat, tandis que le HIV se réplique exclusivement dans les lymphocytes T4 humains.

Il se transmet comment ?

Le chat domestique et quelques féidés sauvages (lion, jaguar, tigre…), peuvent être infectés. Comme tous les lentivirus, le FIV est fortement adapté à l’espèce qu’il infecte, et il ne peut en aucun cas se transmettre à d’autres animaux domestiques (chien notamment), ni à l’Homme : aucune étude (notamment chez des propriétaires de chats infectés), n’a montré que le FIV puisse infecter l’Homme ou provoquer une quelconque maladie chez lui.

Le FIV se transmet quasi-exclusivement par morsure… mais une seule morsure suffit ! Une transmission de la chatte aux chatons au moment de la naissance (passage dans la filière pelvienne), par le lait, ou à l’occasion d’un léchage très prolongé semble possible, de même qu’une transmission par voie sexuelle, mais ces modes de contamination sont tout à fait marginaux.

Le virus ne survit pas plus de quelques heures en dehors du chat : il n’y a donc pas de risque de transmission par les écuelles ou les litières communes (contrairement à ce qui se passe avec le FeLV), en se couchant sur les mêmes coussins, etc.

On trouve des chats infectés par le FIV partout dans le monde. Les taux d’infestation varient beaucoup, de 0 % chez des chats d’intérieur ne sortant pas, à 10-15 % ou plus dans des populations de chats malades ou à risque. Les chats mâles non castrés, vivant à l’extérieur et qui se bagarrent (avec des abcès à répétition), sont globalement les plus exposés, vu le mode de transmission par morsure (photo ci-dessus à gauche). En revanche, pour la même raison, le FIV ne se répand pas (ou très peu) dans une maison avec plusieurs chats dont un est porteur du virus, si tous s’entendent bien et ne se bagarrent pas. (Photo ci-dessus : cicatrice d’un abcès de morsure, à l’aisselle d’un chat mâle non castré, séropositif pour le FIV. Photo prise le jour du retrait des points de suture… à l’occasion de la castration du chat).

Pathogénie et symptômes

Le FIV pénètre dans certaines cellules du chat, notamment dans les lymphocytes T4. Son ARN se réplique en ADN, qui va s’intégrer au génome de la cellule-hôte. Il pourra ainsi rester en sommeil plusieurs années, pendant lesquelles le chat ne montre aucun signe de maladie. S’il se réactive un jour, le FIV provoque alors la destruction des lymphocytes T4, et une diminution de l’immunité du chat infecté. Celui-ci devient alors sensible à toutes sortes de virus, bactéries, protozoaires ou champignons présents dans l’environnement, et qui ne posent aucun problème aux chats ayant une immunité normale (photo ci-contre).

Après la morsure contaminante, le virus est transporté dans les ganglions les plus proches du point d’entrée, où il se multiplie dans les lymphocytes T4. Il se répand ensuite dans tous les ganglions de l’organisme, ce qui se traduit par une fièvre, et une hypertrophie de tous ces ganglions. Cette phase est temporaire, et passe souvent inaperçue. Tout rentre ensuite dans l’ordre, et le chat devient porteur sain, souvent pendant des années. Il est néanmoins définitivement séropositif, et contagieux (par morsure) pour les autres chats.

Calque d’une lésion proliférative dans le sinus droit d’un chat de 10 ans présentant des saignements de nez abondants depuis trois semaines : des biopsies de la lésion ont montré qu’il s’agissait d’un lymphome malin de haut grade à localisation nasale, mais la lecture à la clinique de calques de la lésion ont aussi montré la présence de nombreuses leishmanies, ce qui est très inhabituel chez le Chat. Celui-ci était infecté par le FIV, ce qui explique la présence du parasite, et probablement aussi celle du lymphome.

Princesse, jeune chatte infectée par le FIV : amaigrissement important (la chatte pèse moins de 2 kg), fièvre ondulante, déshydratation, inflammation de la bouche, de l’intestin et des articulations). À gauche, décollement et inflammation de la gencive chez un chat infecté par le FIV

Le jour où le virus se réveille, la maladie se manifeste de façon très variable : par des symptômes frustres comme un amaigrissement progressif, une anémie, des épisodes de fièvre à répétition ; ou par des symptômes plus spécifiques touchant la bouche (50 % des cas : gingivites, stomatites – surtout s’il y a co-infection par le calicivirus du coryza), l’appareil respiratoire (25 % des cas : coryzas chroniques), la peau (abcès à répétition, dermites), l’appareil urogénital (cystites, avortements) ou encore l’appareil digestif (diarrhées).

Photo ci-contre : décollement et inflammation de la gencive chez un chat infecté par le FIV

Plus encore que dans l’infection par le FeLV, on observe des maladies dues au dépôt d’immun-complexes : dans une tentative pour lutter contre l’infection chronique par le virus, les chats infectés vont produire de grandes quantités d’anticorps… inefficaces pour détruire le FIV, mais qui vont circuler dans le sang, et aller se déposer sous forme de complexes immuns une fois arrivés dans les petits vaisseaux capillaires ; notamment dans les reins (glomérulonéphrites : photos ci-dessous), les yeux (uvéites), et les articulations (polyarthrites).

En fin d’évolution, dans les cas les plus défavorables, des infections opportunistes, des cancers, des convulsions… apparaissent, et conduisent au décès de l’animal ou à son euthanasie en quelques semaines.

(Photos ci-dessous : néphrite chez un chat infecté par le FIV : coupes grand axe (à gauche) et petit axe (à droite) d’un rein de très grande taille, à corticale épaisse).

Parmi les tumeurs associées au FIV, citons les lymphomes (photos ci-dessous) et les leucémies (risque multiplié par cinq par rapport à un chat non infecté ; 50 % d’une population de chats atteints de lymphome a été trouvée FIV+), mais aussi les carcinomes épidermoïdes, fibrosarcomes et mastocytomes. Même si de l’ADN de FIV a été occasionnellement retrouvé intégré dans des cellules de lymphome, le virus agit probablement indirectement dans la plupart des cas, en diminuant l’immunité anti-tumorale du chat, ou en stimulant exagérément certaines populations de lymphocytes.

Photo ci-dessus : à gauche : image échographique d’une masse de grande taille, en avant du cœur d’un jeune chat, provoquant un épanchement important dans la plèvre, et de graves difficultés respiratoires. La ponction de cette masse, en vue d’un examen cytologique, a confirmé en quelques minutes la suspicion de lymphome médiastinal (photo de droite).

Un aspect particulier du tableau clinique est constitué par des troubles neurologiques et comportementaux. De nombreuses études ont montré des modifications du cerveau, et l’existence de troubles cognitifs (par exemple des difficultés d’apprentissage) mais aussi des déambulations et des troubles du sommeil, chez les chats infectés par le FIV, comparés à des chats sains. Une enquête que nous avons réalisée dans les environs de Sommières et de Calvisson, a montré que les comportements anxieux ou agressifs sont plus fréquents chez les chats infectés par le FIV, que dans une population similaire de chats non infectés.

L’évolution classique de la maladie décrite ci-dessus, en plusieurs phases successives ressemblant à celles de l’infection humaine par le HIV, ne se retrouve cependant pas toujours chez le chat, dans les conditions naturelles. Il arrive ainsi que des chats moribonds, ayant atteint le stade « SIDA » avec déficit immunitaire, infections opportunistes, et une très forte charge virale, récupèrent sous traitement, et reviennent à un état asymptomatique, avec parfois une baisse spectaculaire de leur charge virale.

Globalement, et même si l’on observe des infections sévères avec tous les symptômes décrits ci-dessus, beaucoup de chats infectés par le FIV ne déclenchent pas de maladie grave, et peuvent mourir à un âge avancé, la cause du décès n’étant pas forcément liée au FIV. Dans une étude réalisée sur une population infectée, 18 % des chats seulement sont morts pendant les deux ans qu’a duré l’étude, cinq ans en moyenne après la date estimée de leur contamination, et plus de 50 % des chats n’a présenté aucun symptôme pendant ces deux ans. Au niveau d’une population, on estime que le FIV ne réduit pas (ou peu) la durée de vie, et que la qualité de vie des chats infectés est généralement satisfaisante.

Comment le diagnostiquer, ce FIV ?

Il existe trois raisons principales pour demander un test FIV :

– Juste pour savoir (cela peut tout de même être important avant d’adopter un chaton, par exemple)

– Pour le diagnostic, chez un chat malade : est-il malade à cause du FIV, ou doit-on chercher autre chose ?

– Par rapport aux autres chats de la maison ou du voisinage : y a-t-il un risque de transmission ?

Un test rapide peut être réalisé facilement et en quelques minutes à la clinique, sur une simple prise de sang (Photo ci-contre : un test positif pour le FIV (spot de gauche), et négatif pour le FeLV (à droite : aucun spot visible) ; en haut : témoin positif qui montre que le test a bien fonctionné).

Un chat séropositif (et porteur du FIV) le reste généralement toute sa vie.

Les chats deviennent habituellement séropositifs un à trois mois après contamination, mais parfois beaucoup plus tardivement (jusqu’à quatorze mois !). Si l’on trouve un chat négatif, mais qu’il a été mordu récemment et que l’on veut en avoir le cœur net, il est donc conseillé de renouveler le test deux ou trois mois après la morsure la plus récente.

Inversement, la chatte transmet des anticorps anti-FIV à ses chatons, et ceux-ci seront donc souvent séropositifs, alors que très peu d’entre eux sont réellement infectés par le FIV. Un chaton trouvé séropositif avant l’âge de six mois devra donc être retesté quelques mois plus tard pour voir s’il ne s’est pas négativé entretemps.

Dans les cas douteux, un test par PCR (polymerase chain reaction) réalisé en laboratoire, qui met directement en évidence des fragments de matériel génétique du virus, permettra de lever les ambiguités.

Comment prévenir ?

Du fait de la variabilité génétique du virus, la mise au point d’un vaccin est aussi difficile pour le FIV du chat que pour le HIV de l’Homme. Un vaccin existe malgré tout aux USA, en Australie, et en Nouvelle-Zélande, mais son utilisation est déconseillée en Europe. D’une part parce que les tests de diagnostic (sérologiques) ne permettent pas de distinguer un chat vacciné d’un chat infecté, d’autre part parce que les souches vaccinales utilisées ne protègent pas contre les virus circulant en Europe.

Pour le moment, la seule prévention consiste donc à empêcher les contacts entre votre chat sain, et des chats infectés par le FIV. La stérilisation supprime les saillies, et diminue le nombre et l’importance des fugues et des bagarres. Cloîtrer son chat à l’intérieur de la maison pose différents problèmes, (anxiété des milieux clos pour le chat : voir la fiche comportement sur le territoire du chat ; questions éthiques pour le propriétaire : ai-je le droit d’empêcher mon chat de batifoler à l’extérieur ?), mais on peut au moins le faire rentrer la nuit, ou essayer par différents moyens de limiter ses contacts avec des chats errants, surtout si ceux-ci vivent en groupe.

Il est, bien sûr, conseillé aux propriétaires de chats porteurs du FIV d’éviter les contacts entre leur animal et des chats non infectés.

Après, et c’est une question de bon sens, un chat en bon état d’entretien, nourri avec un aliment de bonne qualité, régulièrement vacciné contre les autres maladies et traité contre les parasites internes et externes, aura plus de chances qu’un chat en mauvais état de résister à l’infection, et s’il vient à être contaminé, de ne pas tomber malade et de demeurer longtemps porteur sain.

Y a-t-il des traitements ?

Globalement, le pronostic est réservé lorsque l’on découvre la présence du FIV chez un chat malade. Peu de médicaments sont actifs sur les virus en général, et sur le FIV en particulier. Il existe cependant quelques moyens d’action :

– l’interféron félin à haute dose : en stimulant les défenses de l’organisme et par son action antivirale, l’interféron peut parfois faire disparaître les symptômes chez un chat malade à cause du FIV. Les principaux inconvénients de ce traitement sont son coût élevé… et le fait que ça ne marche pas à tous les coups, loin de là !

– l’interféron humain à faible dose : Alors déjà un gros problème, le ROFERON @ dont il est question ici n’est plus disponible actuellement. Nous en disons tout de même un mot, pour le jour où, on l’espère, il réapparaîtra. Donc cet interféron était utilisé depuis les années 1990 de façon empirique, avant qu’une étude assez ancienne démontre statistiquement son intérêt pour améliorer le tableau clinique, et prolonger significativement la durée de vie des chats FIV+ (96 % de survie à quinze mois chez les chats FIV+ ainsi traités, contre 16 % chez les témoins ne recevant pas d’interféron – ce qui semble tout de même bizarre, 84 % des chats FIV+ ne mourant pas dans les 15 mois… en général). Des études plus récentes (2005 et 2020) ont confirmé l’intérêt de l’interféron à faible dose, avec une amélioration du score clinique, des constantes hématologiques et biochimiques, et une remontée du rapport CD4/CD8 des chats infectés. L’amélioration s’est poursuivie pendant la durée du traitement, mais avec une rechute dans les mois qui ont suivi son arrêt… d’où l’intérêt de ne jamais arrêter ! Faible coût, absence d’effets secondaires, facilité d’administration… pourquoi s’en priver ? Dans notre expérience, il n’a cependant été efficace que chez les chats infectés présentant des symptômes peu marqués, ou chez les chats sans symptôme afin d’éviter le développement ultérieur de la maladie. Il sera certainement peu intéressant chez un chat en « bout de course », présentant des symptômes graves.

– le traitement de soutien, et des maladies de sortie : chez un chat infecté par le FIV qui fait des abcès ou des coryzas à répétition, on pourra toujours opérer les abcès et traiter les coryzas. Il arrive parfois qu’après deux ou trois abcès successifs, le chat n’ait plus d’autre problème de santé pendant des années. Des perfusions, des anabolisants, des médicaments contre l’inflammation et la douleur (en cas de problèmes de bouche notamment), une couverture antibiotique contre les maladies de sortie… permettront parfois au chat FIV+ de passer un mauvais cap, et de repartir pour quelques années. Malheureusement, cela ne marche pas à tous les coups…

Et quel risque pour les humains ?

Bien qu’il existe des analogies entre le FIV du chat et le HIV humain, aucune étude n’a pu montrer qu’il existe un risque de transmission du FIV à l’Homme.